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Par Esclarmonde le 24 Novembre 2015 à 15:52
Article paru à l'origine le 29 mars 2012
A l'époque, je participais à un forum de poésie qui a malheureusement disparu depuis et j'ai perdu tout contact avec les participants. C'était un bon moyen de me donner de l'inspiration pour l'art difficile qu'est la poésie, sa disparition est sans doute l'une des raisons pour laquelle je n'en écris pratiquement plus.
Reste ces poèmes publiés également sur mon blog. Celui-ci m'a été inspiré par la photo ci dessous et m'a rappelé la légende irlandaise de Tír Na Nóg, la terre de l'éternelle jeunesse....
Faire une poésie avec cette légende n'a pas été chose facile mais comme je suis assez tenace.... Voilà le résultat:
Un jour que j'errais triste et solitaire
Sur cette côte battue par les vents
Je rencontrais sur ce rivage austère
Un cheval figé depuis la nuit des temps.
"Que fais-tu donc ici, noble et altière monture ?
Lui demandais-je, attendrais-tu quelqu'un ?"
- "Oui, répondit-il avec un regard obscur,
J'attend le retour de mon cavalier défunt.
Habitant de l'île de l'éternel jeunesse,
Le paradis perdu du fond de l'océan,
Il avait voulu revoir la terre où il vivait enfant
L'Irlande devenu le pays de la détresse.
Depuis des siècles, Oisín*, tel était son nom,
Vivait insouciant sans connaître la vieillesse
Et avec Niamh* partageait un amour profond
A Tír na Nóg le pays de l'allégresse.
Niamh l'avait prévenu qu'au pays des impurs
Il devait rester sur moi, la belle jument immaculée
Et ne pas toucher le sol pour ne point perdre l'éternité
Et c'est ainsi que je lui servis de monture.
Mais le jour où il décida de rentrer chez lui,
Revoir enfin Niamh et l'île de paradis,
Oisín toucha terre en voulant soulever une pierre
Et les prédictions de Niamh se réalisèrent
Je le vis avec horreur se transformer
En un vieillard accusant les poids des ans,
Rides creusées et longs cheveux blancs,
Il finit, ô fatalité, à retourner en poussière.
Et moi, figée d'effroi et de chagrin éplorée,
Je suis restée sur cette plage à attendre
Que l'on vienne enfn me reprendre
Et immobile, je me suis changée en rocher."
Je continuais la route le coeur oppressé
Par le récit terrible qui venait de m'être narré,
La nuit tombait sur l'infini océan
Lorsque je vis au loin, comme venue du néant
Sortant de l'eau, une jeune fille magnifique
Aux cheveux flamboyants flottants au vent
Elle récitait dans les larmes une mélopée mélancolique,
C'était Niamh qui cherchait dans les vagues son amant....
Esclarmonde, le 27/03/2012
* Oisín se prononce "Ochine" et Niamh "Niave"
Et j'ai même trouvée une chanson......
36 commentaires -
Par Esclarmonde le 11 Mars 2015 à 21:30
C'était lui,
Presque lui.
Il lui ressemblait,
Enfin un peu...
Tant d'errances
Et d'erreurs,
404 not found,
Pour le retrouver
Enfin...
Fée électricité,
Des milliers d'images
Et de messages
Qui se croisent,
Bad gateway.
Sur le grand écran
De nos désirs,
De nos souvenirs,
De nos oublis
Soudain resurgis.
Dans ce long naufrage,
Je croise ton visage
Par écrans interposés.
Pixels magnifiés,
Un rêve aléatoire,
Un écran miroir
Reflet de mes regrets,
De mes idées noires,
Où se perd ma mémoire.
Un clic de souris
Et tout est fini,
Ecran noir total,
Début d'insomnie.
Un rêve d'idéal
Jamais achevé,
Jamais commencé
Et Tu disparais,....
Ecran de fumée....
11 commentaires -
Par Esclarmonde le 4 Janvier 2015 à 21:54
Par manque de temps, je ne publie pas encore de nouveaux articles mais en attendant, je vous propose une poésie que j'ai composé il y a trois ans inspirée par la photo ci dessous. A toutes et tous, je vous souhaite une nouvelle année lumineuse et que le bonnes surprises soient nombreuses !
photo : Niall Cotton
Dans ce quartier de maisons alignées
Restait un interstice de liberté
Un vieux jardin abandonné
Aux ronces et aux herbes folles
J'y venais faire des cabrioles
J'imaginais les landes perdues
Que je n'avais jamais vu
Je devenais un cavalier
Galopant sur les sentiers
Je délivrais une princesse
Des griffes d'une terrible ogresse
Avec les copains, on poursuivait
Les méchants qui nous opprimaient
Rentrés chez nous, tristes brimades
Résonnaient sous les barricades
nos aînés criaient "liberté"
Dans les rues mal goudronnées
Dans l'église on parlait futur
Avenir fier de nos coeurs purs
Interstice d'amour entrevues
Par la voisine joliment vêtue
Voix cassées par l'alcool bu
Par des parents à l'amour nu
Enfants nombreux et survenus
Par l'amour de Jésus entrevu
Amour fou de la liberté
Nous empêchait de tomber
Oppression bien organisée
Que nous aimions défier
Copains tombés sous les barbelés
Dressés par l'autoritaire
Non-pays au réel délétère
Délaissé par le ministère
Dans ce quartier de briques empilées
Restait un interstice de liberté
Petit recoin imaginaire
Un souffle de vie salutaire
35 commentaires -
Par Esclarmonde le 15 Mai 2014 à 21:58
Sans doute plus préoccupée par ce joli mois de mai, bien qu'ayant été pas mal frais ces derniers jours, j'en viens à oublier mon cher blog.
Photos qui datent de mai 2012, le mois de mai 2013 ayant été calamiteux et n'ayant pas d'appareil photo cette année...
Et n'ayant pas d'inspiration du tout, j'en profite pour publier un poème que j'ai écrit il y a près de trois ans, époque où j'ai beaucoup écrit de petites poésies comme celle-ci.
Un jour je partirai,
Je prendrai un grand bateau blanc
Qui traversera une mer démontée.
J'accosterai dans un pays souriant
Aux maisons couleur de jeux d'enfants
A la campagne peinte par un artiste tendre,
Aux cieux renouvelés par un dieu malicieux.
Une musique me fera chanter,
Moi qui ne chante jamais.
Une autre me fera danser,
Moi qui me danse jamais.
Un jour je partirai,
Les créatures furtives du monde invisible
M'emmèneront sur des chemins de ronde
A la destination inconnue et indicible
Dont le tracé serpente dans la brume.
Je suis certaine que j'y trouverai
Ce pourquoi je suis destinée.
Une musique me fera parler,
Moi qui ne parle jamais.
Une musique me fera pleurer,
Moi qui ne pleure jamais
Des rochers aux formes étranges
Où des signes sont dessinés,
Couvrent de leur ombre oblongues
Mon esprit encore opposé
A leur langage, où se mélange
Espoir et tragique entrelacés
Dans un flot de paroles diphtonguées.
Une musique me fera désirer,
Moi qui ne désire jamais.
Une musique me fera aimer,
Moi qui n'aime jamais.
Et dans cet univers délaissé
Par les certitudes boursouflées
De notre époque technocratisée,
Je penserai seulement à toi,
Rien qu'à toi,
A toi....
Dark Hedges, Irlande du Nord (photo du net)
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Par Esclarmonde le 24 Mai 2013 à 08:20
Effeuiller la passifore
Pour savoir si tu m'aimes encore
Savourer la sève de mandragore
Goûter la douceur de ton corps
Tu m'invites à ces lupercales
A un mythique et dionysiaque bal
Où les créatures de légende s'emballent
Au son des tambours et des cymbales
Mon prince du monde parallèle
De sa forêt profonde m'appelle
Et sa voix douce m'ensorcelle
Je succombe à ses suaves appels ...
La forêt est loin dorénavant
Et mes rêves sertis de diamant
Accusent le poids des ans...
Les arbres de ma sylve aimée
Abattus par la raison obstinée....
Les lupercales étaient des festivités païennes, célébrées dans le monde romain vers le 15 février pour marquer la fin de la mauvaise saison, on considère ces lupercales comme l'ancêtre de notre Saint-Valentin.
Petit poème également inspiré par cette chanson d'un groupe "folk païen" allemand Faun
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