• "Au milieu de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été."

    Albert Camus

     

     

    (cliquez sur l'image sur l'agrandir)

     

       Esclarmonde a peu d'inspiration ces jours-ci d'où mon absence un peu prolongée mais j'avais quand-même envie de faire un signe d'amitié.... 

       Week-end très sinistre pourtant commencée sous la neige mais celle-ci est en train de disparaître sous une pluie qui dégouline depuis des heures et Météo France nous promet de la pluie tout le week-end, de quoi avoir le temps de publier et de vous faire une petite visite...

     

       En attendant, un peu de neige (c'était le 7 décembre) et aucune pluie intempestive ne l'avait fait prématurement fondre.

     

     

       Et une chanson découverte pas plus tard que ce matin, où la musique est aussi agréable que la vidéo ce qui est assez rare... Il y est question d' "arbres d'hiver", ça tombe bien...

     

     

     

     

    (photo prise en janvier 2012, cliquez pour agrandir)

     

     


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  • Spirale du temps

     

        

       

       Se retrouver enfin après avoir patienté, rêvé, fantasmé, angoissé, prié. Quatre ans passé à être examinée et scrutée par tous les psychothérapeutes de la région. 

      

       Quatre ans passés entre bouffées d'espoir et envie d'en finir. 

      

       Quatre ans à creuser dans les tréfonds du passé, de l'enfance pour savoir d'où venait cet état permanent de décalage, d'envie constante de faire un pas de côté, de se sentir étrangère à son propre pays et à soi-même, à se vivre comme incomplète. 

      

       Quatre ans à essayer de compenser avec des parfums, de la nourriture, des cigarettes, des promenades dans la forêt, de la musique... 

      

       Et aussi des poésies jetées un peu partout sur la Toile. 

      

       Quatre ans à balancer entre le désespoir et la crainte de vieillir en essayant de l'oublier et la bouffée de désir d'adolescente lorsque je le revoyais ressurgir dans mon âme tourmentée. Vieillissement et décrépitude, jeunesse et vigueur, le tout entrelacés. 

      

       Ne pas mourir avant de le revoir. Ne pas devenir une vieille femme que personne ne regardera plus avant de sentir ses caresses et ses lèvres sur les miennes.

      

       Roulette russe : je le retrouve et mon sentiment de ridicule m'étreint, tant de pensées démentes et obsessionnelles pour quelqu'un de si ordinaire ; je le retrouve et ma douleur s'accentue car le délectable effroi est toujours là et je suis seule avec ma souffrance ; je le retrouve et son regard s'attarde sur moi, je m'offre à lui sans frein, sans fard, au risque de 

    me perdre mais aussi d'être comblée tant que le temps me le permet. 

      

       Quelques rares et précieuses heures à ses côtés, obligations maritales dans nos foyers respectifs, plusieurs centaines de kilomètres qui nous séparent lorsque les vacances sont finies. 

      

     Je ne sais pas encore si je te reverrai mais il faut arrêter le balancier, faire que la spirale du temps soit brisée, avec toi à mes côtés.

     

    Esclarmonde, le 8 janvier 2013

     


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  •  

    Pour 2013

    Je vous souhaite de...

    vous débarrasser des cafards et autres vilaines créatures porteuses de désespoir

    que vos pas vous emmènent sur des sentiers non encore battus par l'ennui

    Et que des bateaux aux voiles de soie vous emmènent vers des lieux de délice...

    Et comme avait dit Nina pour le Nouvel An 2012, "Que le meilleur de l'an passé soit le pire de l'an neuf"

    A bientôt

    Esclarmonde

     

     

     


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  • Première partie ici, deuxième partie ici, troisième partie ici.

     

     

    Le prince des ténèbres (4/4)

     

       Toutes les associations de défense des femmes disent toutes la même chose, quelque soit le pays penses-tu. C'est drôle comme on se retrouve tous dans les mêmes foutaises, les mêmes lubies, les mêmes modes éphémères et pitoyables. 

     

      Elles disent que ce type d'homme, ceux qui brutalisent et terrorisent leurs femmes, ont tous ce trait en commun, ce sont des calculateurs qui te piègent pour que tu sois à leur merci, qui par exemple attendent que tu sois sans travail, à charge d'enfants et que tu aies nulle part ou aller. 


     

     Foutaises 

     

     

     

       La vérité c'est que ton mari est tout sauf un calculateur, sinon il ne dirait pas aux policiers comme il l'a fait il y a quelques semaines : " ben oui, vous êtes mal tombés, vous ne trouverez rien à me reprocher, ça vous fait chier n'est-ce pas ?

     

       Et lorsqu'un jour, il a déclaré à ce petit politicien minable qui a inauguré le nouveau centre culturel de la ville : 

    "vous pouvez me promettre monts et merveilles, je ne vous crois pas, ce sont les multinationales qui dirigent le monde et ce n'est pas un petit sénateur d'un petit département qui va changer les choses, vous êtes un bonimenteur de premier ordre."

     

       Pendant les soirées entre amis, il peut passer un moment à rire et plaisanter puis tout d'un coup quitter tout le monde pour aller s'enfermer dans une pièce tranquille, la salle de bain de préférence. C'est là que tu le retrouves, assis sur le rebord de la baignoire, la tête dans les mains.

    "Qu'est-ce que tu as mon coeur ?"

    - Rien !

    - Mais si !

    - Rien, j'ai dit !

    - Je ne te crois pas

    - Et bien, cest juste une petite idée noire qui m'est passé dans la tête, c'est tout ! Maintenant, laisse moi !

     

       Quand vous vous parlez ou même, quand il parle à ses amis, il peut répèter dix fois la même chose, surtout quand il a bu, il peut aussi passer d'un sujet à l'autre sans transition et s'impatienter si on ne le comprend pas. Des fois, il commence à raconter une histoire et se perd dans ses pensées, parfois aussi il finit par des vers. D'ailleurs, ce n'est pas rare que quand vous discutez, il cite de mémoires des poèmes ou des paroles de chansons.

     

     

        Ce n'est pas pour rien que l'un de ses livres favoris est L'étrange cas du docteur Jekyll et de Mister Hyde de Robert-Louis Stevenson et qu'il adore aussi son pendant moderne et musical Doctor Jimmy et Mister Jim des Who. De temps à autre, il écoute en boucle Brain Damage des Pink Floyd.

     

    The lunatic is in my head *. 

     

        Mais il ne veut pas se soigner. Il dit que les humains sont à peu près tous bons pour l'hôpital psychiatrique et la camisole de force et qu'il ne faut pas se fier à l'air gentil et débonnaire des gens d'ici. Certains sont d'authentiques vicieux racistes et cons. 

      

       Durant plusieurs jours, ton mari va resté replié sur lui-même, triste, silencieux. Il va peut-être encore s'enfermer dans la chambre pour écrire quand il ne sera pas obligé de travailler et être obligé de se faire passer pour un type normal. Puis, au bout de quelques jours, il va en pleine nuit, te faire les caresses auxquelles tu ne résistes jamais et tu vas succomber. 

    Ainsi la malédiction s'accomplit. 

     

    * le fou à lier est dans ma tête.

     

    - fin -

     

     

     

     

     


     

     


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  • Première partie ici, deuxième partie ici

     

    Le prince des ténèbres (3/4)

     

       Tu n'arrives pas à jouer la victime comme le font généralement les femmes battues, tu t'es jetée dans ce piège tout exprès, tu n'arrives pas à quitter cet homme car toutes ces histoires de plus en plus fréquentes de divorcés avec des déchirements à propos des enfants, tu les trouve pitoyables alors tu n'as pas envie de faire pareil. 

      

       Et tu sais que malgré son caractère imprévisible, violent, brouillon et son incroyablement entêtement, tu aimes ton mari. Tu sais que quand cette tempête se sera calmée, il viendra vers toi, il t'enchantera comme il sait si bien le faire, tu lui suppliera de ne plus jamais faire ça, de ne plus te frapper et lui, te promettra, cela ne coûte rien, qu'il ne mérite aucun pardon, que c'est un bon-à-rien, un fou furieux et un ivrogne et qu'il ne mériterait qu'une chose : que tu le laisses pour revenir sans te retourner dans ta belle région gorgée de soleil. 

      

        Mais tu as choisi la pluie. Cette pluie a la saveur de ses baisers, de ses caresses et des petits mots qu'il te murmure : ma princesse du soleil, ma fée enchanteresse, ma sirène des mers du Sud... Laisse moi te faire l'amour pour que  je répande  en toi un venin délectable dont tu ne pourras plus te passer et que tu me réclameras sans cesse... 

      

       Vous commencez à vous dévêtir, vous n'avez pas la patience d'aller jusqu'à votre chambre et c'est le canapé qui vous accueille.   Vous laissez vos corps revenir à des temps immémoriaux dans une extase païenne. Le plaisir qu'il te donne, tu ne le peux pas le décrire, c'est de l'ordre du démentiel, cela vient de l'autre monde. Tu cries ta joie et ton amour pour lui.  Mais ce soir, tu es restée allongée longtemps sur le sol à sangloter. Tu tremble des pieds à la tête mais le pire qui pourrait t'arriver est de céder complétement à la peur, redouter jour après jour les réactions de ton mari et sa violence. Tu ne dois pas.Tu te relèves complètement. Tu vas te regarder dans la glace. Tu t'en tires avec un bleu sur la  

    pommette droite. Tu te dis qu'il y a pire : des femmes aux crânes défoncés à coup de marteau ou explosés par un fusil de chasse. Des femmes aux fractures multiples sans compter celles qui fnissent à l'hôpital psychiatrique. Celle qui supplient leurs maris de ne pas les tuer et qui s'entendent répondre Tu vas crever salope... Alors, c'est vrai, que ce tu vis toi, ce n'est pas si grave...

     

        Toi, tu n'as pas à avoir peur. Tu sais où est ton mari et ce qu'il fait comme d'habitude après ses accès de fureur. Enfin pour le moment car la situation peut évoluer dans un sens que tu redoutes.   Il est à l'entresol, dans la pièce ou sont rangées les confitures, les pommes de terre ainsi que les vins que tu  

    ramènes de Provence. Il est prostré contre un mur. Il pleure comme un enfant. Un enfant à qui on a toujours dit les garçons ne pleurent pas. Lorsque tu arrives et que tu t'assoies près de lui, il se blottit contre toi. Il te dit que c'est un minable et que tu devrais le faire boucler en prison. Tu lui dis mais non... et tu  

    le laisses un peu se lover encore contre toi puis il te supplie de ne pas le quitter, que sans toi il n'est plus rien, rien qu'une ombre et pourtant il fait tout pour cela.   

     

     (fin de la troisième partie)

     

     

     


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