Foix est la dernière visite que j'ai faite lors de mon séjour en Ariège. La mini préfecture de l'Ariège (9800 habitants) est une mignonne petite ville qui a des origines anciennes, capitale du comté du même nom fondé au Xè siècle.... Elle garde encore quelques vieux monuments tels des maison à colombage dans le centre historique. 

En cet après-midi de mai, les petites rues sont très calmes et l'air est très doux....

   La cathédrale Saint Volusien (St Volusien est le saint patron de la ville) a été fondée sur l'emplacement d'une abbaye qui abritait les reliques de ce saint en 1104. Elle avait été brulée lors des guerres de religions puis  reconstruite dans le courant du XVIIè siècle...

Le batiment est d'une taille assez imposante...  Désolée, les photos ne sont pas terribles !

   On a pas eu le temps de monter jusqu'au château, ce sera pour la prochaine fois (mes prétextes pour revenir dans la région sont nombreux !). Sa silhouette donne un cachet unique à cette ville. 

Elle a résisté à plusieurs assauts de Simon de Montfort.... 

   Et nous devons rentrer au gîte pour tout ranger, demain nous repartons et j'ai le coeur gros.....

 Chaumière abandonnée dans le comté du Donegal (N.O. de l'Irlande)

Chaumière, naufragée du vent et de la pluie, un squelette éventré par les intempéries, témoin silencieux d'existences oubliées...

Des labeurs harassants, des enfants dans les champs pour de maîgres récoltes, esclaves méprisés par la haute société...

Taille, corvées, impôts en nature, loyers à payer à des riches arrogants. On prie Dieu et tous les saints pour tenir le coup...

Alors on rêve de la mappemonde, du Nouveau Monde et loin de ces supplices, on envie ces fortunes amassées aux quatre coins de la planète, à cette liberté reconquise...

On dit que les horizons y sont immenses et les rues pavées d'or. Penser à ces promesses d'au delà de l'océan aide à survivre...

Rêver d'être loin de ces vils marquis, de ces propriétaires décadents pour lesquels on doit se sacrifier et donner sans contrepartie de maîgres récoltes. Envie de s'évader et d'oublier ces sinistres vies en sursis...

Alors baluchon au dos, vêtements élimés, on part s'en se retourner vers un de ces ports où les navires partent pour le Nouveau Monde. Et on pense à la statue de la Liberté.

Mais quelque soit le destin, la chaumière n'est jamais oubliée et les larmes viennent aux yeux en y repensant.... On la sait abandonnée. Dans ce pauvre pays, personne ne va s'installer. L'enfer est préférable à ces rudes terres.

 Et aujourd'hui, la liberté est reconquise mais ces ruines émouvantes rappelent à chacun des existences austères... Mémoire obstinée, ne jamais oublier...

   Vendredi soir, j'ai participé à la fête de l'école où sont scolarisés deux de mes trois enfants et dans la classe de mon fils, la thématique était Pinocchio, pas celui de Disney, l'authentique, l'italien... Déja il y a quelques semaines, ils ont assité à la projection de l'adaptation de cette histoire par Luigi Comencini en 1972. Que d'émotions lorsque mon fils m'a appris cela, ce film je l'avais vu à l'époque, j'avais huit ans et il m'avait enchanté.

   A l'époque, il était sorti sur grand écran et aussi sous forme de feuilleton à la télévision. Je ne sais plus au juste sous quelle forme je l'avais vu. En Tout cas, en revoyant les extraits, j'ai l'impression de l'avoir vu hier... Pourtant ça fait quarante ans ! Ambiance magique dans ce film, il faut dire, et la présence d'un acteur hors pair : Nino Manfredi (dans le rôle de Geppetto)

   Il m'a été quasiment impossible de trouver un extrait en français de ce film qui semble bien oublié chez nous et cela semble tenir du miracle que mon fils ai pu le voir.

   Et hier, à la fête de l'école, mon fils et ses camarades ont interprété la "chanson de Pinocchio" et je l'ai reconnu tout de suite !

   Je n'ai trouvé qu'un seul lien ICI pour cette chanson en français. Juste pour le plaisir, je vous met la vidéo de cette chanson en italien, pour le plaisir de la langue italienne (faut être fou selon moi pour ne pas aimer cette langue !) :

   Tout cela pour dire que le temps passe et les enfants ne changent pas contrairement à ce qu'une certaine propagande cherche à nous faire croire...

   Qu'un film "désuet" aux effets spéciaux les plus rustiques ne les rebuttent pas.

   Que le thème de la paternité est un des thèmes forts qui questionnent encore et toujours et à tout âge...

   Que la mémoire peut restituer de façon étonnante des images ou des musiques de façon vraiment étonnantes longtemps après, du moins en ce qui me concerne...

   Et que malgré l'apparition des jeux vidéos, des ordinateurs... un pont se fait facilement entre mon enfance et celle de mes enfants et j'ai déja eu cette satisfaction lorsque je leur ai transmis mes Tintin, mes Lucky Luke et mes Astérix d" "époque"...

Pour moi un vrai bonheur !

   Sans compter l'Italie qui est un pays que j'adore, que j'ai pas mal délaissé depuis pas mal de temps, j'espère que le berlusconisme ne l'a pas trop massacré...

 La belle rose à Vénus consacrée,

L'oeil et le sens de grand plaisir pourvoit ;

Si vous dirait, dame qui tant m'agrée,

Raison pourquoi de rouges on en voit.

Un jour, Vénus son Adonis suivait

Parmi jardin plein d'épines et branches,

Les pieds tout nus et les deux bras sans manches,

Dont d'un rosier l'épine lui méfit ;

Or, étaient lors toutes les roses blanches,

Mais de son sang de vermeilles en fit.

De cette rose ai-je fait mon profit

Vous étrennant car plus qu'à autre chose,

Votre visage en douceur tout confit,

Semble à la fraîche et vermeillette rose.

Clément Marot (1497 - 1544) De la rose

    De retour dans ce petit hameau qui je connais bien. Bientôt 16 ans que je m'y rend régulièrement pour me ressourcer. Mais c'est le rosier devant l'église n'a jamais été si beau depuis que je le connais.

    Plein d'extraordinaires roses blanches ont fleuri mais malheureusement, je ne peux pas vous restituer leur parfum...

 Elles ne sont pas seules....

 Des roses pourpres contre un vieux mur, dommage que mes photos soient floues. 

Plus modestes, les roses sauvages ont sans doute le parfum le plus délicat.

L'iris au bord du rivage

se reflétait dans l'étang,

Bel iris sauvage

Qui rêve au beau temps.
Iris, mes beaux yeux

Tu parfumes les draps blancs,

Iris merveilleux,

Iris au bord de l'étang.

Robert Desnos (Chantefleurs) 

Je les ai attendu longtemps et ils ont attendu mon retour de vacances pour fleurir, merci à vous !

Son nom vient de la déesse grecque Iris (ou Iridos), messagère des dieux et personnification de l'arc-en-ciel...

Comme tout ce qui est éphémère et beau, il faut en profiter !