•    Pour le 68e salon d'écriture du Partage des mots, Andrée nous a posé une "colle" cette semaine : écrire un sonnet s'inspirant de la phrase d'Albert Schweitzer : "l'enfant qui sait se pencher sur l'animal souffrant saura un jour tendre la main à son frère."

       Bon, j'avoue, à ma grande honte que j'ai du vérifier la définition d'un sonnet, vieux souvenirs de collège, et j'ai trouvé cela un peu difficile pour moi. Etant une poète novice et préférant la poésie libre (pas par partie prix esthétique mais par flemme !), j'avais préféré laisser tomber d'autant plus que mon inspiration était plutôt en berne ces derniers jours....

       J'y ai repensé aujourd'hui en me disant que cette forme de poésie, le sonnet, irait bien à une poésie épique et, je ne sais pas pourquoi,il m'est revenu en mémoire un épisode la Deuxième Guerre Mondiale, celui de l'invasion de la Pologne par les forces armées du 3e Reich et où les polonais ont héroïquement résisté à l'invasion nazie mais ont été finalement vite défaits. Dans son armée, survivait des régiments de cavalerie qui ont été décimés par les chars allemands, nottament la brigade de Grande Pologne... J'ai imaginé un enfant assistant de loin à ce désastre ou beaucoup d'hommes mais aussi de chevaux, ont trouvé la mort.


       Notez que je n'ai pas pris le modèle du sonnet classique mais celui du sonnet shakespearien, un peu moins complexe...


    Le sacrifice (68e salon d'écriture)

     

     

    Du haut de la douce colline d'où j'aimais contempler

    Les vastes et beaux paysages de ma patrie meurtrie,

    De mon cher pays menacé par les hordes ennemies

    Je vis soudain surgir de loin de fougueux cavaliers,


     

    Des fougueux alezans longtemps rompus au sacrifice,

    Emmenaient vers une mort sûre des soldats sabre au clair

    préférant une hardiesse folle dans cette guerre éclair

    Plutôt que déshonneur dans un incertain armistice


     

    Las ! ces nobles animaux  durent payer le prix du sang

    Lorsque les monstres d'acier semèrent terreur, sang et mort

    Dans un fracas d'horreur qui dans mon coeur résonne encore

    La furie des hommes massacra des chevaux innocents

     

     

    La guerre a sacrifié ces pur-sangs plein de douce sagesse

    Qui ignorent la vengeance, le calcul, la haine et la bassesse.



    Esclarmonde, le 19/01/2012



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  • Encore en promenade autour de chez moi, je découvre comme d'habitude les beautés de l'hiver et du gel. La nuit précédente, il avait gelé fort et je découvre quelques "fleurs de gel" au ruisseau

     

     

     

     

     

     

       Ce petit ruisseau coule dans une petite gorge toujours ombragé et en cet après-midi clément, il y fait vraiment frais au point que je m'éloigne assez vite après avoir pris les photos.

     

     

     

    Une surprise m'attendait sur le chemin du retour :


     

     

       Vous ne rêvez pas, des primevères ! Qui d'habitude fleurissent dans le courant du mois de mars.... Elles ont donc deux mois d'avance 



     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

       Celui-ci bénéficie en plus d'un joli rayon de soleil... Ce qui rend ce spectacle réellement printanier

     

     

     

     

     

      Cerise sur le gâteau : ça y est, en ce 18 janvier, le soleil déclinant de la fin de l'après-midi passe au dessus de la montagne ce qui fait que je bénéficie de plus de soleil avant que celui-ci disparaisse derrière pour de bon vers 16h15 soit un heure plus tard qu'au solstice d'hiver.

     

     

       Et je me suis rappelé d'un petit conte que j'ai lu dans un des livres de mes enfants ou un petit garçon se découvre des dons de magicien et invente une nouvelle saison, le "print-hiver" où les fleurs cohabitent avec la neige et ou peut faire du ski et pique-niquer dehors. Peut-être a-t-il exercé ses talents chez moi ?....

     


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    Un écossais dans les Cévennes

     


     "La vallée paraissait encore plus jolie dans la lumière du matin ; bientôt la route descendit au niveau de la rivière. Quelques châtaigniers bien droits et de belle venue formaient comme une île sur le gazon ; c'est là que je fis ma toilette dans le Tarn. l'eau était merveilleusement claire, d'une fraîcheur qui donnait le frisson. Les traces de savon disparaissaient comme par enchantement dans le courant rapide, et les roches blanches offraient un modèle de propreté. Se laver dans une des rivières que Dieu a faites, à la face du ciel, c'est un acte à la fois solennel et joyeux, une sorte de rite à demi païen, tandis que barboter dans les cuvettes d'une chambre à coucher, c'est peut-être un moyen de tenir le corps propre, mais l'imagination ne prend point sa part à cette purification."


     

    Un écossais dans les Cévennes

     Robert Louis Stevenson


    Un écossais dans les Cévennes

    Chemin en Lozère. Photo : Esclarmonde


       Robert-Louis Stevenson (1850/1894) est le célèbre auteur écossais de "L'île au trésor" et de "docteur Jekyll et M.Hyde". Il a entrepris de faire une randonnée à travers les Cévennes en 1878, époque où il mène de vie de bohème et est en proie au doute suite à une vie sentimentale un peu compliquée et par le fait que son père le menace de lui couper les vivres, d'autant plus qu'il n'est pas encore l'auteur célèbre de "L'île au trésor".

       Pendant l'automne 1878, alors qu'il séjourne au Monastier-sur-Gazeille en Haute-Loire, il entreprend de partir à pied avec la seule compagnie d'une ânesse qu'il a acheté moyennant "soixante-francs et un petit verre" à un "vieux bonhomme, d'esprit un peu dérangé" et qu'il surnomme Modestine.

      Le récit, célèbre chez les amateurs de randonnées pédestres est l'un des premiers du genre et est le premier où le terme de "sac de couchage" est utilisé, sac de couchage d'ailleurs bien rustique alors ! Le voyage de Stevenson est aussi célèbre bien sûr dans les lieux qu'il a traversé, du sud du Velay aux Cévennes, en passant par le Gévaudan.

       Cette région étant synonyme pour moi de route des vacances pour aller en Auvergne, il fallait bien quand-même que je lise ce récit où j'ai réalisé que les paysages qu'il décrit n'ont guère changé depuis, il serait même devenu plus sauvage à cause de l'exode rurale qui a eu lieu alors. 

      L'accueil réservé à l'écossais n'est pas toujours très chaleureux sur les hauts plateaux où les gens ne devaient être habitués à voir des voyageurs, surtout étrangers, le climat est rude, Modestine ne veut en faire qu'à sa tête et Stevenson est au début, quelque peu découragé. Il se repose dans un monastère (Notre-Dame-des-Neiges qui existe toujours) et fait des observations sur le mode de vie et les rites des moines, réflexion autour de la religion qu'il continue ensuite lorsqu'il arrive dans les terres des Protestants Cevenols persécutés à l'époque de Louis XIV jusqu'à l'Edit de Tolérance en 1787. 


       "Vous pouvez pendant un siècle faire écraser une religion sous les sabots de vos chevaux et après ce traitement énergique la laisser plus vivante que jamais. l'Irlande est toujours catholique, les Cévennes toujours protestantes. Ce ne sont pas un plein panier d'articles de loi, ni les coups de crosse, ni le piétinement des chevaux d'un régiment qui changeront d'un iota les convictions d'un laboureur. (...) Car il ne pourrait varier dans sa foi à moins d'avoir pu extirper de sa mémoire tout le souvenir du passé, ou de changer, littéralement, de peau."


    Stevenson, bien qu'athée est issu d'une famille protestante et sa curiosité est grande vis-à-vis de ces calvinistes méridionaux. De plus, il trouve les lieux particulièrement beaux, reposants, lumineux et accueillants.Ses réflexions sur sa vie proche de la nature m'a évoqué l'esprit d'Henry-David Thoreau.


    "Je ne me suis jamais senti mieux dégagé de toute attache matérielle. Il y a donc, pensais-je, des endroits charmants, agréables à habiter dans ce monde extérieur que nous fuyons, blottis dans nos maisons. Chaque nuit, semble-t-il, l'homme peut avoir un lit tout préparé dans les champs où Dieu tient maison ouverte. Je Crus avoir retrouvé une de ces vérités qui sont révélées aux sauvages et cachées aux écononomistes ; j'avais du moins découvert pour moi un nouveau plaisir.(...) Vivre en plein air avec la femme qu'on aime, c'est de toutes les vies la plus complète et la plus libre."


       De nos jours, le souvenir de Stevenson est resté vivace et son chemin est aujourd'hui balisé sous le nom de Chemin de Robert Louis Stevenson (ou GR 70) du Puy-en-Velay à Alès.


     

    Un écossais dans les Cévennes


       Et au Bouchet-Saint-Nicolas, sa première étape, on a érigé un monument à cette aventure :


     

    Un écossais dans les Cévennes

     

       Aventure, à cette époque, le mot n'était pas trop fort car la randonnée pédestre était quelque chose d'inhabituel. Stevenson a du dormir plusieurs fois à la belle étoile et en ce début d'automne, il ne faisait pas toujours bien chaud surtout au début de son trajet, sur les hauts plateaux du Gévaudan. De nos jours, des hébergements sont prévus dans toutes les étapes ce qui me fait un peu sourire ! En 97, avec mon compagnon, on a fait deux nuits à la belle étoile dans cette région, et comme Stevenson, on a senti à la fois un certain inconfort et en même temps, une certaine exhaltation a se réveiller en pleine nature.


    "Devant cette douce et lente venue du jour, une allégresse solennelle s'empara de mon âme. C'était chose exquise d'entendre le ruisseau couler. (...) J'avais été reçu avec une hospitalité parfaite dans ce caravansérail de verdure ; le service y était très bien fait, la chambre était aérée, l'eau excellente et l'aube m'avait réveillé à l'heure dite. (...) J'avais le sentiment que j'étais redevable de quelque chose pour cette réception magnifique."

       Et Modestine, cette petite ânesse n'est pas un simple animal de bât. Après un début de cohabition difficile (elle obéit peu et Stevenson l'a traite avec sévérité), elle devient pour lui une compagne fidèle et des liens se tissent entre eux. Aussi, lorsque l'écrivain arrive au bout de son voyage (à Saint-Jean-du-Gard), il doit se résoudre à la vendre et en ressent beaucoup de chagrin....

        Le livre que j'ai lu, je l'ai emprunté à la médiathèque. C'est un grand album avec de superbes photos des lieux traversés par l'écrivain. Il est en vente chez Amazon, donc je suppose que vous pouvez le commander auprès de votre libraire préféré (éditions du Rouergue) mais il existe aussi en ebook gratuit à cette adresse : - - generation.feedbooks.com/book/5489.pdf 

    - On peut se reporter aussi sur le site de l'association des Amis du Chemin de R L Stevenson avec une bonne documentation sur le trajet, l'auteur ainsi que le texte à télécharger gratuitement.


    Un écossais dans les Cévennes

    Encore un paysage lozérien....



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    Janvier

     

    Nature figée, obscurité.....

     

     

     

    Des barbelés dressés sur mon chemin ?

     

     

     

    Arbres terrassés ?

     

    a

     

    Solitude glacée.....


    Janvier

     

    Pierres millénaires....


    Janvier

     

    Terres gelées


    Janvier


    Impression d'éternité


     

    Janvier

     

    Mais les racines en secret...



    Janvier

     

    préparent le prochain été.





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  •    "Plume amie" est une jolie expression que j'ai emprunté à une "amie de plume' justement, Nina, pour désigner Saoirse, qui est arrivé comme un météore dans le forum le Partage des mots, a ouvert son propre blog en novembre dernier et nous ravit depuis avec son univers. Deux mois plus tard seulement, nous devions nous rencontrer ce week-end, Saoirse, moi et Elodie (du blog Confidences d'une libellule) à Digne-les-Bains. C'est là qu'Elodie habite, moi je suis dans un tout petit village à une vingtaine de kilomètres de là et Saoirse devait venir de Nice où il vit.

       Malheureusement, un manque de chance en a décidé autrement, pour le moment.  Saoirse a eu un accident et a du être hospitalisé. Rien de très grave mais sans doute une immobilisation forcée pendant quelques temps.

       Alors je lui dédis ce petit clin d'oeil musical du dimanche en m'inspirant de son pseudonyme. Saoirse (qui se prononce à peu près "sircha") veut dire "liberté" en irlandais, cela m'a permis de trouver deux chansons sympathiques...

       Tout d'abord, une chanson qui se nomme Saoirse, interprétée par un groupe américain mais dont la musique est d'inspiration celtique-rock, The Young Dubliners.


     

     

     

       Et j'ai trouvé un groupe irlandais qui porte ce nom de Saoirse, le titre de la chanson que j'ai sélectionné, c'est "True Irishman".


     

     

       J'espère que Saoirse appréciera s'il tombe sur mon article. Si vous voulez découvrir son blog (cela lui fera certainement plaisir), cliquez ICI 



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