• Dans les rues de Prague....

    Le Pont Charles à Prague


       Il y a quelques jours, grâce à un échange avec Melofaroh, qui aime la musique et a d'excellentes connaissances dans ce domaine, j'ai fait connaissance avec un  instrument de musique qui m'était inconnue jusqu'ici : la vielle à roue. Intriguée, je suis allée chercher plus loin.

       Youtube est un site de vidéos souvent décrié à cause de la promotion de chanteurs... pardon de produits musicaux (Lady Gaga a eu des milions et des millions de visionnages par exemple). Pourtant on peut aussi y trouver des merveilles et c'est entre autre, par ce site, que j'ai connu certains artistes irlandais inconnus chez nous.

     

       Et donc, pour en savoir un peu plus, j'ai tapé comme mot-clé "vielle à roue" et je suis tombée sur ceci :

     

     

    "Artiste de rue, troubadour des temps modernes, musique sans âge" annonce le descriptif de ce musicien pragois. Intriguée je vais voir plus loin :

     

     

    "Jiri Wehle, the hurdy gurdy man from Prague" annonce cette fois le descriptif.

     

       Je suis émue et intriguée par ce vieux monsieur, sa voix étrange et cet instrument qu'il manipule comme personne. Renseignements pris, j'apprend que Jiri Wehle est un musicien tchèque qui se produit dans les rues de Prague et que le hurdy gurdy est une forme de vielle à roue d'Europe Centrale, utilisée notament par les tsiganes de Hongrie.

     

    Dans les rues de Prague....

    Un hurdy gurdy

       En avançant dans youtube, je m'aperçois qu'il a frappé l'imagination des pragois mais aussi des touristes car plusieurs vidéos ont été postés par des français, des italiens, etc... Et j'ai même trouvé grâce à Google un site français avec un article parlant de Jiri Wehle et j'apprend que, malgré son allure de vagabond, ce monsieur a déja enregistré deux disques et a même un site. Il est évidemment en tchèque et je n'y comprend rien alors j'ai cliqué sur le seul mot commun avec le français "vidéo" et là, il y a une page avec trois films où l'on voit encore Jiri Wehle se produisant dans la rue.

     

       J'apprend aussi qu'il chante des traductions de vieilles chansons médiévales et de poèmes français et là je suis émue, pourquoi ? Parce que cela me rappelle des tchèques, des gens merveilleux que j'ai hélas perdu de vue et que j'avais rencontré en France avant de leur rendre une petite visite fin 1995. C'était des gens de grande culture qui étudiaient à l'époque la philosophie ou la musicologie mais qui étaient très simples. De plus, ils étaient aussi musiciens et avaient même enregistré un CD de reprises de chansons médiévale et de la Renaissance. Je l'avais en cassette mais je ne sais plus où elle est dans mon "foutoir"(je vous informerai si je la retrouve)

     

       De plus, en France, ils chantaient et jouaient de la guitare. Ils aimaient particulièrement les Beatles, des artistes tchèques comme le groupe Olympic (un groupe tchèque fondée à l'époque communiste)  mais aussi des chansons anciennes, certaines étant des traductions de très anciennes chansons françaises.... 

     

    Une chanson d'Olympic que je me souviens avoir entendu à l'époque ! Que d'émotions...  

     

       D'ou mon émotion lorsque j'ai entendu Jiri Wehle et ai appris quel était son répertoire. 

     

       Prague était déja fort touristique lorsque j'y suis allée il y a maintenant plus de seize ans et cela a du s'accentuer. Le célèbre Pont Charles au centre de la ville avait pour tradition de laisser la place à des musiciens de rue mais malheureusement, sous couvert d'une association, les autorités de la ville a littéralement dégagé certains artistes (qui ne font pas très propres si j'ai bien compris) alors que même sous la dictature communiste, ils pouvaient s'exprimer dans cet endroit sans problème !!!

     

    Dans les rues de Prague....

     

      Prague, coeur de l'Europe, est victime comme partout sur notre continent d'une aseptisation des cultures et des peuples sous prétexte de tourisme mais on le voit, grâce à ce musicien et grâce à des passants qui ont eu le coup de foudre pour sa musique et sa simplicité, une authentique culture tchèque (mais ailleurs, c'est la même chose) survit et ce, aidée par une technologie ultra-moderne : internet....

     

     


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        Aujourd'hui, je participe comme d'habitude au jeu de la communauté d'Over-blog "Musique à coeur ouvert" et il est question de reprises de chansons, voilà la plus drôle que je connaisse où le sous-marin le plus célèbre de la chanson change de couleur !

    j'ai fait aussi un article (plus sérieux) sur mon blog d'OB, lien ici.

     

     

     

     

     

    J'ignore pourquoi en traversant la Manche, ce sous-marin a changé de couleur !!

     


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  • Deuxième partie de mon article. Première partie ici

     

        La dimension internationale de la popularité d'Enya n'a pu m'échapper car je l'ai aussi entendu en Pologne et en République Tchèque où j'ai fait des voyages en 93 et 95. Alors que j'étais à Varsovie chez une amie, j'ai entendu un air très mélodieux arriver par une fenêtre ouverte, loin de protester contre le bruit, nous nous sommes installées à la fenêtre pour mieux écouter : dans un appartement en dessous quelqu'un écoutait ceci :

     

     

     

       Clannad a enregistré deux autres albums studio à la fin des années 90 puis plus rien depuis sinon des "best of". Moya a commencé une carrière solo et les frères Duggan ont enregistré un disque sous le nom de "Duggan brothers". En 2006, lors d'un concert dédicacé à Leo et baba, le groupe s'est retrouvé en compagnie de Pól et d'une autre soeur, Deirdre. 

     

       A cette époque, j'étais enceinte de ma fille et j'avais souvent besoin d'écouter Watermark que j'avais redécouvert. Son atmosphère douce et aquatique devait me convenir particulièrement. J'ai raconté cet épisode ici.

     

       En 2008, une fête est organisée pour le quarantième anniversaire de l'ouverture du pub Leo's Tavern, cette vidéo laisse deviner une ambiance simple et chaleureuse :

     

     

       En février 2009, une machine magique arrive chez moi : l'ordinateur avec bien sûr un abonnement internet. Je vivais dans un village où je me trouvais fort éloignée des lieux de culture sinon un bibliobus dont les ouvrages n'avaient pas été renouvelés en plusieurs années ! j'ai pu donc élargir mon horizon, notament musical depuis trois ans. J'ai découvert des musiques islandaise, espagnoles, africaines... et irlandaises bien sûr. Et j'ai découvert des morceaux anciens de Clannad et d'Enya. Par exemple :

     

     

        Je n'ai pas accroché à toutes les chansons que j'ai découvert de ces artistes mais le plus souvent, ce sont des musiques qui ont un effet apaisant sur moi, une certaine spiritualité et un effet de majesté sont souvent au rendez-vous (c'est peut-être pour cela que l'on a taxé ces musiques de New Age, définition qui ne me plait pas trop !)

     

        Clannad, comme Alan Stivell, est considéré comme un des initiateurs du renouveau de la musique celtique à partir des années 70. Leur musique a pas mal dévié dans la pop (et ce sont les morceaux les plus pop que j'aime le moins) mais leur racines très celtiques ont toujours été présentes ainsi que leur attachement à leur langue maternelle, le gaélique. Ils restent très attachés à leur petit village natal et font parfois des concerts "incognitos' dans le pub de leurs parents. Enya participe quand elle peut à la chorale paroissiale organisée par sa mère.

     

     

    La famille brennan, une histoire de famille et de musique (2)

    Pól, Ciarán et Moya (à gauche) en concert à Leo's

     

    La famille brennan, une histoire de famille et de musique (2)

    Enya (à droite) avec deux de ses soeurs.


       Leo's Tavern est maintenant géré par le plus jeune fils de Leo et Baba, Bartley, mais Leo anime encore souvent les soirées avec son accordéon.

     

     

    La famille brennan, une histoire de famille et de musique (2)

    Leo Brennan


       Il parait que parfois des cars de touristes débarquent sur les lieus ! de quoi perdre la tête mais pourtant, ce pub ressemble à première vue à n'importe quel pub irlandais.

     Et là, j'ai voulu mettre un petit film sur ce pub et son histoire mais monsieur Hadopi, le grand copain de Nabot Ier en a interdit le visionnage !!! j'ai pu le voir avant, c'est sympathique, le pub semble être resté très simple malgré sa notoriété mais du coup, je ne peux pas vous en faire profiter.



     Quelques liens :

    . pages wikipédia Clannad

                                 Enya

    . site officiel de Leo's Tavern (en anglais)

    . Site officiel de Clannad (en anglais)

    . site officiel d'Enya (en anglais)


    Article faisant partie du :

    La famille brennan, une histoire de famille et de musique (2)

     


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       "Il y a une ressenti dans toute notre musique, une atmosphère qui prend directement racine dans le lieu où nous avons grandi et pour définir notre son, j'ai toujours dit qu'après avoir visité Gweedore, ce ne serait plus la peine de se poser la question."

     

    Ciarán Brennan


    La famille Brennan, une histoire de famille et de musique

    Paysage des environs de Gweedore (Gaoth Dobhair) dans le comté du Donegal au nord-ouest de l'Irlande.

     

        Leo Brennan (O'Braonáin) est resté de longues années membre d'un groupe musical "Slieve Foy Dance Band" et s'est marié avec Baba, elle-même musicienne et professeur de musique. Ils ont eu pas moins de neuf enfants (les grandes familles étaient alors monnaie courante en Irlande) qui, on peut l'imaginer ont passé une enfance immergés dans la musique.....

       Leur village est dans une dans une zone très rurale du pays largement gaélophone (encore aujourd'hui). La famille Brennan ont le gaélique comme langue maternelle et cette langue sera largement utilisée dans les chansons qu'ils interprèteront et composeront.

       En 1968, Leo et Baba rachètent un pub près de Gweedore (Gaoth Dobhair) qu'ils baptisent "Leo's Tavern" (Tabhairne Leo).

     

    La famille Brennan, une histoire de famille et de musique

    Leo's Tavern

       Des langues qui se voulaient bien intentionnées leur prédisent la ruine à brève échéance... Mais Leo avec son talent musical et son sens de la fête fait que son affaire marche bien. Les enfants sont souvent amenés à chanter et à jouer d'un instrument aux côtés de leur père. Ils interprètent des airs traditionnels irlandais mais aussi des chansons en vogue à l'époque, comme les Beatles ou les Beach Boys. Un soir qu'ils jouaient encore tard, un policier est entré dans le pub. Les Brennan craignirent que celui-ci leur mette une amende mais en fait, le policier amenait un formulaire à remplir pour participer à une compétition de musique traditionnelle !

      

    La famille Brennan, une histoire de famille et de musique

       Sous le nom de Clann As Dobhar, le groupe gagne le premier prix à une compétition de musique à Letterkenny. Repérés par une maison de disque, la branche irlandaise de Philips, le groupe simplifie son nom en gardant que quelques lettres qui forment "Clannad".... Nous sommes en 1970 mais ils n'enregistreront leur premier album qu'en 1973 car ils tenaient à y inclure des chansons en irlandais ce qui n'était pas du goût de Philips.... Le groupe se compose de Máire (Moya), la fille aînée des Brennan et deux de ses frères, Ciarán et Pól ainsi que de leurs deux oncles jumeaux Noel et Pádraig Duggan (O'Dúgáin).

       Les voici dans les années 70, à la télé irlandaise, look d'époque en prime !!




       Leur deuxième album, Clannad 2, sorti en 1975, est produit par le groupe Planxty (un groupe populaire en Irlande à l'époque) suivi de Dulaman l'année suivante.

       Ils se font remarquer par des influences folk et jazz habilement combinés à des morceaux traditionnels où la langue gaélique est largement présente.

       En 1979, leur soeur Eithne rejoint le groupe mais le quitte deux ans plus tard sous le nom d'Enya, un prénom qui allait devenir célèbre. 


     

    La famille Brennan, une histoire de famille et de musique

    Enya (en bas à droite) à l'époque où elle faisait partie du groupe Clannad


       Clannad signe un nouveau contrat avec RCA et leur consécration vient en 1982 avec l'album Magical Ring dans lequel est inclut leur premier single dont le succès a dépassé leurs frontières. Theme for Harry's Game est une chanson utilisée dans une série télévisée britannique "Harry's Game" qui s'inspirait des troubles d'Irlande du Nord. Il obtient la 5ème place dans les british charts et reste encore la seule chanson en gaélique irlandais qui soit devenu un "hit" au Royaume Uni. je l'ai d'ailleurs entendu là-bas et lorsque je l'ai redécouverte il y a trois ans grâce à internet, elle m'est paru étrangement familière...



       Le groupe continue sur sa lancée, une carrière internationale et parallèlement, Enya connaît la consécration avec l'album "Watermark" (qui fait partie de mes classiques indémodables)




       Cette chanson n'est pas la plus connue d'elle, mais j'adore la vidéo qui a été tournée près de son village natal dans un lieu magnifique appelé Poison Glen, une vraie carte postale, une de mes vidéos fétiches...


       En 1990, Pól quitte Clannad pour travailler en solo à Londres. Devenu un quatuor, le groupe enregistre une chanson en... mohican et cherokee pour le film "le Dernier des Mohicans", film que j'avais vu à l'époque et cette chanson devait être la première que j'ai entendu de ce groupe.




       Cette chanson fait aussi partie de l'album "Banba" (Banba est le nom d'une déesse celtique), un album que j'avais entendu au Pays de Galles et enregistré sur une cassette en 1994 (et oui, encore à l'époque !), tout en douceur, il me servait souvent de berceuse lors des soirées où j'avais du mal à trouver le sommeil les années suivantes...


     

    La famille Brennan, une histoire de famille et de musique (1)


    Suite demain !!!!

       Article faisant partie du :


     

    La famille Brennan, une histoire de famille et de musique




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  • Un instrument féérique....

     

     

       La harpe, instrument que l'on a peu l'occasion d'entendre sur nos magnifiques stations de radio FM (!) est en fait un instrument très ancien qui peut symboliser l'univers des légendes, des univers féériques et du Moyen-Âge même s'il serait en fait bien plus vieux encore. Les restes les plus anciens de cet instrument datent de 3500 avant JC. La harpe est d'origine orientale et est apparue il y a bien longtemps en Egypte et chez les sumériens.

     

       Il évoque aussi l'univers celtique et est un élément central de cette culture. D'ailleurs la harpe est le symbole de l'Irlande (avec le trèfle), et elle orne les pièces de monnaie de ce pays. Un dicton irlandais  du XIIIe siècle affirme que "trois objets ne sont pas saisissables par voie de justice : le livre, la harpe et l'épée."

       Parmi les harpistes de ce pays, citons Moya Brennan du groupe Clannad ou Derek Bell du groupe The Chieftains. Une magnifique harpe du Moyen-Âge (appelée la harpe de Brian Boru) est exposée dans la bibliothèque de Trinity College, à Dublin.

     

    Un instrument féérique....

     

     

       En Bretagne, on fait aussi une place de choix à cet instrument. Certains harpistes bretons sont célèbres comme Alan Stivell (photo ci dessous) qui a beaucoup fait pour contribuer à la popularité de cet instrument ou Cécile Corbel..

     

     

    Un instrument féérique....

     

       Mes connaissances en harpe étaient à peu près limitées et, en faisant quelques recherches, j'ai découvert que la harpe s'était répandu à travers le monde notamment dans les pays andins où cet instrument a été importé par les conquistadors. On trouve aussi cet instrument en Afrique, sous diverses formes comme la harpe-cithare.

     

       Au Moyen-Âge, les troubadours utilisaient une petite harpe facile à transporter et que l'on pouvait utiliser debout.... Bref, voilà un instrument qui m'emmène vers deux mondes qui me fascinent : le monde celtique et le monde occitan du Moyen-Âge !


    Aujourd'hui, encore double article, l'autre étant sur over-blog, lien ICI

     





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