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Interstice
Par manque de temps, je ne publie pas encore de nouveaux articles mais en attendant, je vous propose une poésie que j'ai composé il y a trois ans inspirée par la photo ci dessous. A toutes et tous, je vous souhaite une nouvelle année lumineuse et que le bonnes surprises soient nombreuses !
photo : Niall Cotton
Dans ce quartier de maisons alignées
Restait un interstice de liberté
Un vieux jardin abandonné
Aux ronces et aux herbes folles
J'y venais faire des cabrioles
J'imaginais les landes perdues
Que je n'avais jamais vu
Je devenais un cavalier
Galopant sur les sentiers
Je délivrais une princesse
Des griffes d'une terrible ogresse
Avec les copains, on poursuivait
Les méchants qui nous opprimaient
Rentrés chez nous, tristes brimades
Résonnaient sous les barricades
nos aînés criaient "liberté"
Dans les rues mal goudronnées
Dans l'église on parlait futur
Avenir fier de nos coeurs purs
Interstice d'amour entrevues
Par la voisine joliment vêtue
Voix cassées par l'alcool bu
Par des parents à l'amour nu
Enfants nombreux et survenus
Par l'amour de Jésus entrevu
Amour fou de la liberté
Nous empêchait de tomber
Oppression bien organisée
Que nous aimions défier
Copains tombés sous les barbelés
Dressés par l'autoritaire
Non-pays au réel délétère
Délaissé par le ministère
Dans ce quartier de briques empilées
Restait un interstice de liberté
Petit recoin imaginaire
Un souffle de vie salutaire
Tags : poésie, Irlande, Derry, enfance, ghetto, photographie
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Commentaires
Un gros coup de nostalgie. Moi mon jardin s'appelait "le champs des vaches" car il avait du y recevoir quelques ruminant longtemps avant nous. On y jouait au foot avec deux tas de vêtements pour délimiter les buts ou quelques briques qui trainaient. J'y passait tout mon temps les jeudis après midi. Bises Dan
Avis à tous mes amis blogueurs
Ces mystérieux messages correspondent à des essais que j'ai fait d'un autre ordi (celui de mon copain) pour voir si vos pseudos passaient ou non. Il semblerait que les pseudo suivants ne sont plus acceptés : Nina Padilha, Sherry, Jonas et Plume.... Allez savoir pourquoi...
Je crains qu'il ne vous reste plus qu'à les changer, je ne sais pas pourquoi cela fait ça depuis quelques jour et ça explique la baisse continue de mes commentaires sur mon blog. Je comprend que ce soit décourageant !
Bisous
Esclarmonde
Un souffle de vie salutaire pour résister, espérer et ménager une part de rêves ... un poème trés émouvant pour des souvenirs forts .
Merci Esclarmonde, bises, Plume .
5Jonas D.Vendredi 10 Février 2012 à 17:51"Journey trough the past" chanterait Neil Young... Pas mal de mélancolie, mais aussi de l'espoir et de l'aventure (humaine). Bises.
Jonas
Toute la fierté et la mélancolie de l'Irlande dans ce chant et ton poème est un vrai bijou.
Bises,
Louv'
@ Alain, oui une petite parcelle d'air frais et de liberté
@ Dan, ton enfance s'est déroulé à une époque où l'on savait encore jouer avec trois fois rien, moins de jouets, moins de tentations...
@ Plume, on d'autant mieux apprécier les petits endroits et les petits moments de liberté que l'on en est privé ailleurs je pense. C'est moi qui te remercie pour tes gentils commentaires
@ Jonas, je ne connais pas cette chanson de Young, une petite lacune qu'il faudra que je comble. Il y a des situations où si l'on espère plus, tout est fini
@ Louv', j'aime beaucoup de pays mais celui-là, je le "ressens" je ne sais pas pourquoi, merci sinon, ce poème m'est venu d'un coup à partir de ce simple mot : interstice.
Bises et bonne soirée à tous
Esclarmonde
j'aime beaucoup ce texte et sa nostalgie...Même turbulante ...le souvenir de l'enfance est souvent un grand trésor ...Je donnerais beaucoup aussi pour y revenir ...Bisous à toi
Coucou toi, concernant les problèmes de com chez ekla ça m'était arrivée de ne pouvoir en déposer j'ai créé un compte bidon, et parfois on ne sait pas pourquoi, je ne suis pas connectée en arrivant chez quelqu'un, donc il faut penser à se reconnecter sinon pas moyen de poster. bises belle journée
@ Baggins, contexte dur quand-même mais les enfants parviennent à se créer un monde à eux pour se protéger de l'absurdité du monde des adultes. Bisous et très bon week-end
@ Katara, merci pour ton "astuce", je pourrai suggérer cela à mon amie blogueuse Nina, c'est elle qui a bcp de problèmes pour me laisser des comm. Bises et bon week-end
Esclarmonde
nostaligiques souvenirs d'enfance.. il y a certains moments où l'on a envie de refaire un saut dans le passé Esclarmonde
et ce que tu fais là.
c'est beau
je t'embrasse joelle
Je suis heureuse que tu partages avec nous cet interstice de liberté... Merci pour ce beau moment et bon WE. Bises.
Bonjour Esclarmonde Un jardin pour donner un peu de vie et de couleurs Bisous et bon week-end Friedadans les ville aux décorations presque inexistantes, aux animaitions rares, aux lanterne stérile, je suis aussi en admiration par les panneaux publicitaire ou les dessins d'un mur solitaire.
Tes mots accompagnent merveilleusement la photo, et inversement.
@ Joelle, pas sûr, sorti du petit jardin, c'était un monde bien dur !
@ Glycine, je ne pouvais tout de même pas garder tout ça pour moi quand-même....
@ Frieda dans cet endroit bien gris, une tache de couleur contamine de sa gaieté les alentours les plus sinistres.
@ Chevalier, tu fais bien de faire remarquer ce mur blanc dans ce quartier qui doit être vraiment sombre en effet (et le ciel avec), certainement la volonté de résistance qui est exprimé ici avec cette luminosité solitaire...
@ Katara, je crois que c'est ce que je vais faire, temps très gris et -15° dehors...
Passez un beau dimanche
bises
Esclarmonde
@ plumelegere, merci d'être venu me visiter dans mon antre où vous êtes la bienvenue. Quant à mon poème on dirait qu'une voix inconnue me l'a dicté... A bientôt
Esclarmonde
Bonsoir,
Enfance et réalité entre tes vers par-delà les ronces et la rudesse d'un amour brut que la misère n'abolit pas. Les jeux que la spontanéité invente pour être forts ensemble et oublier un peu les cris à la maison. Je ressens particulièrement ton poème. Bisous. Suzâme
@ Suzâme, j'ai eu un très fort ressenti aussi quand j'ai écris ce poème et je visualisais toutes les scènes comme si je les avait vécu. Pourtant ma propre enfance n'a strictement rien à voir. Bisous et merci de ta venue dans mon "repaire"
Esclarmonde
J'ai relu avec la même émotion qu'en 2012. Tes mots font mouche, ils frappent au coeur.
Je te souhaite une belle et heureuse année 2015.
Bises
Alain
Entre souvenirs forts et attentes, la nouvelle année donne l'occasion de partager de belles émotions et d'ouvrir la porte aux rêves d'oubli et d'évasion ...
Excellente année Esclarmonde, pour toi et pour les tiens, bisous,
Plume
Tu as une très belle plume...Superbe ton récit poétique ! Encore tous mes meilleurs voeux de bonheur..Bises,Jean-Pierre
D'abord bravo pour ce poème, tu excelles dans le style des phrases courtes (un style que j'affectionne aussi beaucoup).
Le terrain de jeu de mon enfance c'était la rue. En fait, la rue allait jusqu'à la maison de mes parents puis c'étaient des tas de terre et de graviers. Cette rue fut terminée des années plus tard.
Derrière la rue, il y avait des prairies dans lesquelles on faisait des igloos en hiver, des chemins à travers le foin en été.
On construisait aussi des cabanes avec des planches "empruntées" par ci- par là.
Presque pas de voitures à l'époque, on jouait en toute sécurité.
Mon enfance fut très heureuse.
A bientôt
Bises
bonjour Esclarmonde , eh bien quel beau poème !!! tu es douée ! moi j'en suis incapable d'écrire comme toi
je te souhaite une très belle année 2015 , la santé et +++ de belles choses bisous A+ bonne semaine
30Jonas D.Mardi 6 Janvier 2015 à 12:17La promenade douce-amère mais tant nécessaire de la mélancolie. Bien instruite par ta plume. un plaisir à relire Bonne et heureuse année Esclarmonde et à très bientôt !
Jonas
un peu comme toi, pas trop à jour pour le blog ... laisser faire, bientôt les fêtes seront finies, encore quelques galettes à partager, quelques cartes à envoyer.
Bises et très bonne année et merci pour ton poème.
Bonjour et merci pour vos visites et commentaires. Je n'ai guère le temps de répondre à chacun d'entre vous et mon inspiration est brouillée par l'actualité récente sur laquelle je vais peut-être revenir sur mon blog. En attendant, passez une belle journée et que la vie continue... Rakaniac, merci pour ta jolie évocation de ton enfance, c'est ce que j'ai essayé de privilégier pour mes enfants, beaucoup trouvent maintenant normal que les enfants soient enfermés en appartement avec une seule console de jeu comme source d'éveil...
Bises
Esclarmonde
34HélèneJeudi 8 Janvier 2015 à 11:33Enfin un lieu de sérénité pour se sentir libre de toute contrainte des viles, respirer un air non souillé... Merci, je t'embrasse
Hélène
@ Hélène
Ce petit coin de verdure représente une petite parcelle d'espoir, terrible lorsque les enfants sont confrontés seulement au béton. Bises, passe une belle soirée
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Heureusement qu'il y avait ce jardin !
Bisous. Alain