• Rediffusion d'un article précédement publié le 8 mars 2012... un petit peu remanié. 

     

    Les Diables Rouges

    Cardiff

     

    Cardiff, mars 1994

     

       Je n'y comprend rien en rugby. Pourtant, ce sport est loin de m'être inconnu. j'ai toujours vu le tournoi des cinq nations à la maison, d'autant plus que je suis d'origine auvergnate, patrie de la fameuse ASM, l'équipe de Montferrand... En fait, je ne me suis jamais intéressée aux règles de ce jeu, préférant apprécier le spectacle dans sa globalité.

     

       Et je me souviens du grand Jean-Pierre Rives, avec ses longs cheveux blonds qui me fascinaient et des commentaires de Roger Couderc, encourageant les petits qui pesaient au moins un quintal...

     

     

    Les Diables Rouges

    le "casque d'or du rugby français

     

     

       Et pourtant, je n'y connais rien. Et là, au Pays de Galles, c'est pas mal handicapant. Des stades de rugby, il y en a partout, dans tous les villages. Très souvent, il en est question à la télé. L'Ovalie règne en maître ! Même si le foot fait une bonne concurrence, il est ici question de grandes équipes anglaises comme le Manchester United, un sport bien plus mondialisé et lointain même si j'ai pu voir l'équipe galloise de football se faire battre lors des éliminatoires du mondial 1994.

     

       Un jour, je me suis retrouvée sur les gradins d'un de ces stades, celui de Pontypridd, petite ville à quelques kilomètres de chez moi. je ne savais même pas quand il fallait applaudir ou encourager les joueurs et puis lesquels ? Je n'avais rien contre les deux équipes, d'ailleurs je ne me souviens pas du nom de celle qui était opposée à Pontypridd.... Il faut dire que les noms gallois ne sont pas évidents à retenir et souvent à prononcer surtout ce terrible "ll", sans doute le son le plus difficile à prononcer que j'ai pu rencontrer dans ma vie bien que j'ai étudié l'anglais, l'italien et le russe et ait baragouiné quelques mots en polonais à Varsovie quelques mois auparavant. Une sorte de raclement de gorge, un son que je n'ai jamais arrivé à maîtriser..

     

     Petit exercice de prononciation...

     

    Les Diables Rouges

    Le stade de Pontypridd

     

     

      Quelques mois passent et arrive, le coeur de la tempête rugbystique, le summun de l'ovalie : le tournoi des Cinq Nations. A l'époque, l'Italie ne participe pas encore. J'ai fait quelques petits progrès. Les Gallois sont très forts pour te faire petit à petit entrer dans leur culture, beaucoup d'enthousiasme envers leurs paysages, leur langue, leurs pubs, leurs chorales, les mines et enfin le rugby. Le tout sans agressivité ni arrogance. Ils aiment leur pays et t'y entraîne tout doucement, sans tambour ni trompette. Du moment qu'on ne les confond pas avec les Anglais, tout va bien....

     

       Ici, le rugby est bien moins "bourgeois" qu'en Angleterre, c'est peut-être en partie pour cela que l'équipe galloise me parait encore et toujours, des années après, plus simple et plus sympa que l'équipe anglaise, je suis de parti pris ? Allez savoir...!

     

       Les distractions sont rares à Penygraig, le village minier où je loge alors le week-end, je descend à Cardiff quand je ne vais pas ailleurs découvrir le pays.... Toujours en essayant de ne pas écorcher les noms de lieux 

     

     

       Un jour à mon grand étonnement, je vois déambuler des types avec des grandes jupes.... Mais idiote : ce sont des Ecossais, et les jupes ce sont des kilts. 

       

       Les Ecossais investissent bien-sûr les pubs de la ville. Certains n'ont pas l'humour très fin, ils soulèvent leur kilt pour montrer leurs fesses.... Devant l'air horrifiée de mes copines du moment, déjà traumatisées par la folie douce irlandaise qu'elles avaient découvert peu de temps auparavant.

     

       D'autres plus calmes se promènent dans la rue. Certains d'entre eux sont beaux garçons, beaucoup de bruns aux yeux bleus, teint diaphane. L'occitane Esclarmonde apprécie et elle n'aurait jamais imaginé trouver sexy des types en kilt. Comme quoi, on en apprend tous les jours ! 

    Les Diables Rouges

     

       Quelques semaines plus tard, je suis de nouveau à Cardiff, encore sonnée par mon récent séjour en Irlande. Les Gallois sont chaleureux et fêtards... Changement de décor : je vois dans la rue cette fois, des gens, non pas au teint diaphane, mais plutôt mat, au moins comme moi, avec des bérets basques. Visiblement beaucoup de gens du Sud-Ouest. Je me surprend à les trouver vraiment méridionaux comparés aux gallois car au bout de quelques mois, j'ai fini par, plus que m'habituer au décor, à me fondre dedans et je trouve ces compatriotes que je croise à Cardiff carrément exotiques....

     

    Les Diables Rouges

     

       Des copines ont décidé de voir le match Galles-France dans un pub où l'on a installé un écran géant. Beaucoup de monde, de la bière et de la bonne humeur.  Les français perdent et je me souviens d'un joueur français, Thierry Lacroix, rater une transformation. Les gallois sont contents et le font bruyamment savoir. Puis il s'aperçoivent qu'il y a des françaises parmi eux. Ils sont d'abord un peu embarrassés d'avoir hué les joueurs français devant nous puis finalement, ils nous taquinent puisqu'après tout nous perdons !

     

    Les Diables Rouges

    Thierry Lacroix 

      

    Un autre week-end et là, c'est l'APOTHEOSE, le combat qu'il ne faut surtout pas perdre : le match contre les anglais. J'ai regardé aussi le match dans un pub mais l'ambiance est celle des grands jours, emprunt de gravité. Surtout que mes gallois perdent contre la perfide Albion. Au début je suis quand-même contente puisque les Gallois ont gagné le Tournoi aux points, ce sont eux qui en ont le plus. Mais cette victoire, qui n'arrive pas si souvent (et je suis contente de me trouver dans ce pays juste l'année où ils gagnent) est gâchée par cette défaite, le match qu'il ne fallait pas perdre. Gagner contre les français, c'est bien, mais les Français ne sont pas des ennemis eux, juste de loyaux adversaires alors que les Anglais...

    Dans les rues, les mines sont graves...

     

       Le lendemain, au collège où je travaille, il y a une pile de l'édition du jour d'un journal local. J'en prend un, sur la couverture, il y a le capitaine de l'équipe galloise, Ieuan Evans, et un énorme bandeau proclame : They won (ils ont gagné). Je suis heureuse pour les "Dragons Rouges".

     

     

    Les Diables Rouges

     

    Ieuan Evans brandissant la précieuse coupe...

     

       Musique !!! Evidemment, une qui s'impose, c'est "Land Of My Fathers", l'hymne gallois.... J'ai choisi la version d'Alan Stivell, de son album "Brian Boru" que j'aime beaucoup :

     


     

     


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  • Apologie des oisifs

    Businessmen à Londres.

       

     

    "(L'oisif), c'est celui qui fait l'école buissonnière." (...) Si vous vous repenchez sur votre propre instruction, je suis sûr que ce que vous regrettez, ce ne sont pas les heures passées à faire l'école buissonnière, car elles auront été exaltantes, instructives et bien remplies. Vous préféreriez effacer de votre mémoire le souvenir des heures monotones perdues à somnoler en classe." (...)

     

     

    Apologie des oisifs

     

     

       " Il existe une catégorie de morts-vivants dépourvus d'originalité qui ont à peine conscience de vivre s'ils n'exercent pas quelque activité conventionnelle. Emmenez ces gens à la campagne, ou en bateau, et vous verrez comme ils se languissent de leur cabinet de travail. Ils ne sont curieux de rien ; ils ne se laissent jamais frapper par ce que le hasard met sur leur chemin ; ils ne prennent aucun plaisir à exercer leurs facultés gratuitement ; à moins que la Nécessité ne les pousse à coups de triqu, ils ne bougeront pas d'un pouce. Rien ne sert de parler à des gens de cette espèce : ils ne savent pas rester oisifs, leur nature n'est pas assez généreuse." (...) Comme si l'âme humaine n'était déjà pas assez limitée par nature, ils ont rendu la leur plus petite et plus étriquée encore par une vie de travail dépourvue de toute distraction. Et voulà soudain qu'ils se retrouvent à quarante ans, apathiques, incapables d'imaginer la moindre façon de s'amouser, et sans deux pensées à frotter l'une contre l'autre en attendant le train. S'il avait eu trois ans, notre homme aurait escaladé les caisses. S'il en avait eu vingt, il aurait regardé les filles. Mais maintenant la pipe est fumée, la tabatière est vide, et le voilà assis sur un banc, raide comme un piquet, avec des yeux de chien battu. Ce n'est pas vraiment ce que j'appelle réussir sa vie." Robert Louis Stevenson

     

    Apologie des oisifs

     

    Robert Louis Stevenson (1850 - 1897) est l'auteur des célèbres romans "l'étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde" et "L'île au trésor", du récit "voyage avec un âne dans les Cévennes. Il est moins connu pour son pamphlet subversif "Apologie des oisifs" (An Apology for Idlers) paru en 1877, qui, plus que de recommander la paresse, recommande d'avoir mille occupations qui échappent au contrôle de la classe dominante et également de dénoncer l'acharnement au travail.... 

     

    Apologie des oisifs

     

       Mon chat Paddy qui est très oisif... Il faut dire que le temps ne donne pas envie de s'agiter mais de rester au coin du feu...

     


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  •  

      Pour la première fois depuis très longtemps, je participe au thème musical de la semaine de la communauté Over-blog "Musique à coeur ouvert" sur invitation de Françoise la vieille marmotte et bien sûr de Cannelle, qui a lancé le thème de la semaine qui est : 

     

    Les fleurs

     

     

    Mon amie la rose

     

       Et moi j'ai choisi de me consacrer à l'une des mes fleurs préfèrées : les roses.

     

       Vous connaissez fort probablement la chanson de Françoise Hardy  "Mon amie la rose" sortie en 1964 année de ma naissance.... Mais c'est une version que j'ai entendu beaucoup à l'époque de la naissance de mon fils aîné en 1999 que j'ai choisi, celle de Natacha Atlas.

     

     

       Et "La rose et le réséda",  interprété par le groupe La tordue, un magnifique texte d'Aragon :

     

     

       Et pour finir, une chanson en anglais "Where the Wild Roses Grow" (là ou poussent les roses sauvages)  par un duo formé pour l'occasion en 1995  par deux Australiens : Kylie Minogue et Nick Cave.  j'avais beaucoup aimé à l'époque.

     

     

     

     

     


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  • "Un bon poème est une contribution à la réalité. Le monde n'est plus le même une fois qu'un bon poème a été ajouté à Lui. Un bon poème aide à changer le contours de l'univers, aide à étendre la connaissance de soi-même et du monde autour de soi."

    Dylan Thomas, sans doute le plus célèbre poète gallois d'expression anglaise (1914 - 1953).

     

     

    Un jour d'hiver (photo d'Esclarmonde le 12/02/2013)

    Citation traduite par mes soins... Désolée par avance des éventuelles maladresses et bon week-end de fin d'hiver.

     

     


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  •  

     

    Coeurs en révolte

    Photo trouvée ici : http://www.terredamour.com/pages_sculptures_resines/solstice_sculpture_resine_bronze.htm

     

     

     

    Aime-moi,

    Aime-moi encore,

    Et que virevoltent

    Nos coeurs en révolte.

     

    Amour interdit,

    Amour de ma vie.

    Mon orgueil blessé,

    Ma raison évincée.

     

    Emotions à vif,

    Emois subversifs.

    Mon coeur a vingt ans,

    Un pied de nez au temps.

     

    Je suis cette route,

    Coupable sans doute

    D'une lubie singulière,

    Blafarde lumière.

     

    Passion maudite,

    Passion interdite.

    Sentiments loufoques

    D'une autre époque.

     

    Désir inassouvi,

    Délire accompli.

    Sonne le tocsin,

    Un nouveau destin.

     

    Esclarmonde le 11/02/2013

     

    Et j'ai trouvé hier cette citation... 

     "Le mystère de l'amour est plus grnnd que le mystère de la mort"

    Oscar Wilde 

     

     

     


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