"Lure, calme, bleue, domine le pays, bouchant l'ouest de son grand corps de montagne insensible.

   Des vautours gris la hantent.

   Ils tournent tout le jour dans l'eau du ciel, pareils à des feuilles de sauge.

   Des fois, ils partent pour des voyages.

   D'autres fois, ils dorment, étalés sur la force plate du vent.

   Puis, Lure monte entre la terre et le soleil, et c'est, bien en avant de la nuit, son ombre qui fait la nuit aux Bastides."

Jean Giono "Colline"

Environs de Barles (Alpes-de-Haute-Provence)

   "Saviez-vous que les arbres parlent ? Ils le font pourtant ! lls se parlent entre eux et il vous parlerons si vous savez les écouter. L'ennui avec les blancs c'est qu'ils n'écoutent pas ! Ils n'ont jamais écouté les indiens, aussi je suppose qu'ils n'écouteront pas les autres voix de la nature. Pourtant, les arbres m'ont beaucoup appris : tantôt sur le temps, tantôt sur les animaux, tantôt sur le Grand Esprit."

Tantaga Mani ou Walking Buffalo (amérindien de la nation des Nakoda en Alberta, Canada), j'ai trouvé une petite biographie sur lui mais elle est en anglais... Je vous donne tout de meme le lien

Frêne près de ma maison...

Je viens de trouver le texte inégral (en français) d'où est tiré cette magnifique citation sur les arbres... J'espère que comme moi, vous en apprécierez la lecture.

Légers petits parachute s

Gracieux et fragile s

Envolez vous loin 

Vers les terres ultime s

Là où sont restés 

Mes rêves anonymes 

Des songes enfantins 

Et dites lui bien 

Que je l'attend...

"Ma belle fleur sauvage des haies ! Ma fleur bleu-nuit inondée de pluie !"

James Joyce "Lettre à Nora" (1909)

Longue comme de fils sans fin, la longue pluie

Interminablement, à travers le jour gris,

Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,

Infiniment, la pluie,

La longue pluie,

La pluie.

Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,

Des haillons mous qui pendent,

Au ciel maussade et noir.

Elle s'étire, patiente et lente,

Sur les chemins, depuis hier soir,

Sur les chemins et les venelles,

Continuelle.

Emile Verhaeren (1855 - 1916)

Pour lire le poème en entier cliquez ICI

Et vous la pluie vous inspire-t-elle ?

Manifestation à Reykjavik, islande, Mars 2010

Des hommes en beaux costumes noirs, 

Se sont piqués de nous diriger, 

Programmer dés la naissance notre destin. 

Toi tu seras ingénieur, balayeur, secrétaire ou bon à rien, 

De toute façon, jouet entre nos mains. 

Tu as débarqué sur nos terres avec ta calculette, 

Tes beaux discours et tes conseils, 

Dicter ta volonté à des marionnettes 

Qui se font passer pour des héros 

Alors qu'ils exécutent vos volontés. 

Ils nous chuchotent de belles paroles, 

Pour que l'on aille bien voter. 

Poésie sans rimes et sans objets, 

Vacuité du propos et voix enjôleuses 

Qui bercent  notre imaginaire violenté. 

Nous vous attendons de pied ferme, 

Nous vous combattrons avec nos mots, 

Des mots indociles, des mots révoltés. 

Nous vous ofrirons notre désinvolture 

Face à vos certitudes périmées. 

Et la liberté ne se marchande pas...

Texte et photo : Esclarmonde