Pour célèbrer à ma façon la nuit de Samhain (celle du 31 octobre au 1er novembre) qui, dans la tradition celtique, est celle qui marque la fin de la belle saison et l'entrée dans la saison sombre et où la frontière entre le monde visible et invisible disparait, et pour faire un pied-de-nez au côté commercial et américanisé d'Halloween, voici une légende irlandaise que j'ai trouvé sur un lien Facebook.

photographie de Gavin Kelly : https://www.facebook.com/pages/Gavin-Kelly-Photography/149160521815680

   C'est un "arbre de fée" maltraité par le vent et les tempêtes situé dans un lieu nommé Máméan (le col des oiseaux) dans le Connemara. Ce lieu est un ancien site de pélerinage qui remonte au Ve siècle. Le chemin qui passe à travers les montagnes est encore plus ancien et servait de voie d'accès à la région du Connemara. 

   Il y a beaucoup d'arbres de fées le long des routes irlandaise, tout particulièrement à des croisements de chemins...Ce sont souvent des buissons d'aubépine tordus. Des chênes et les frênes sont aussi considérés comme sacrés.

   Des frênes ? cela tombe bien, il y en a beaucoup dans ma campagne et deux devant la maison... J'ignore si ceux-là sont magiques, après-tout, on est pas en Irlande... Mais je les aime quand-même.

   On fait aussi des baguettes magiques avec des branches de sorbier des oiseaux. On considère comme une profanation de détruire ces arbres ou même d'enlever l'une de ses branches. Beaucoup de créatures de l'autre monde vivent cachés dans ces arbres ou dans les environs....

D'étranges créatures tel que les Púca, les Clurichaun ou de mystérieuses femmes drapées de blanc peuvent aussi apparaître près de ces arbres et ces buissons.

   Le púca (ou pooka) est une étrange créature multiforme, elle prend souvent la forme d'un cheval noir aux yeux dorés lumineux, elle peut prendre aussi l'allure d'une chêvre ou d'un lutin. Le púca adore faire peur aux humains mais il peut aussi lui donner de précieux conseils pour l'éloigner des malheurs, étant donné qu'il a le pouvoir de parler comme eux... Cette créature est associée à Samhain, nuit où elle se montre sous un jour sympathique. Elle peut même ce jour-là, donner des prophéties et des conseils de prudence à celui qui l'écoute....

   L'autre créature des arbres magique est le Clurichaun. C'est un cousin du celèbre lutin irlandais le Leprechaun mais il est encore plus paresseux et insouciant que lui et si j'en juge par les représentations que j'ai trouvé de ce personnage, il semblerait qu'il aime boire ! De plus, il protège la cave à vin de celui qui établit de bons rapports avec lui.

   De par la présence de ces créatures plus ou moins inquiétantes, les gens superstitieux n'aime pas passer tard le soir dans ces endroits où se trouvent les arbres magiques. 

   A l'époque où le cheval était le moyen de transport le plus commun, il y avait beaucoup d'histoires de cavaliers solitaires qui étaient accostés par des dames blanches. Elles montaient derrière eux et passaient leur bras autour d'eux dégageant un froid mortel... Elle continuaient pour un moment de chevaucher avec eux puis disparaissaient d'un coup.

   En Irlande, si les trois arbres de fées, chênes, frênes et aubépines poussent ensemble, cela augure de meilleures auspices et ils sont encore plus vénérés que l'un des arbres seuls.

   Légende trouvée sur le lien facebook "Irish Weather Online" où l'on fait une jolie tambouille entre les données météorologiques scientifiques, de jolis photos de ciel et de paysages et des données moins cartésiennes comme cette histoire que j'espère, avoir bien adapté en français...

   Imbolc (dont la trace survie aujourd'hui sous le nom de Chandeleur) est l'une des fêtes d'intersaison dans le calendrier celtique avec Samhain (1er novembre), Beltane (1er mai) et Lunasa (1er août). Elle se confond en Irlande avec la fête de la sainte Brigitte, ancienne déesse celte "reconvertie" en sainte catholique. Elle est plus largement devenue une fête chrétienne sous le nom de Chandeleur en France, de Candelmas en Grande-Bretagne, Candeloro en Italie....  le 2 février.

   Le nom de "Imbolc" aurait un rapport avec la lactation des brebis qui commencent à mettre bas à cette époque. Le mois de février est un mois dur et l'hiver est loin d'être fini. D'ailleurs les anciens écossais appelaient cette période Faoilleach "le mois des loups" , on l'appelait également "Marbh Mios" le mois de la mort... Brrrrr !!

   Dans cet atmosphère sinistre, de gel, de neige et d'immobilité, les premiers signes de vie apparaissent : les agneaux naissent, les corbeaux préparent leurs nids et les alouettes ont un chant plus clair.

"les graines de la vie sont plantées"

   En Ecosse, la Vieille Femme de l'Hiver, la Cailleach, se transforme tout doucement en Brigid, la déesse celte, jeune vierge du printemps, encore fragile mais se renforçant de jours en jours alors que le soleil reprend petit à petit de la vigueur et l'on passe de la rareté à l'abondance...

   Imbolc peut aussi signifier "ventre qui grossit" en référence au discret premier trimestre de grossesse et qui se révèle complétement à Beltaine. Imbolc, fête du feu, est aussi le retour de la polarité mâle/femelle après la période inerte commencé à Samhain et qui aboutit à une troisième dynamique, celle d'un enfant...Quelque peu aseptisé par le Christianisme, sainte Brigitte est le yin de Imbolc, alors que la Saint-Patrick, qui coïncide avec l'équinoxe de printemps, en est le yang et la fin de la saison d'Imbolc...

Représentation du cycle des saisons qui était d'une grande poésie... Je me suis inspirée des deux sites suivants et j'en remercie les auteurs :

- Tara celebrations (Irlande) 

- Chalice centre (USA)

J'ai donc adapté des extraits de texte en anglais en français... Excusez les maladresses et les omissions que j'aurais pu laisser dans mon article.

   Mais.... Tout celà ne me dit pas pourquoi on mange des crêpes ce jour-la ? Si vous avez la réponse...

 La neige chez moi, hier matin...

   Aujourd'hui, c'est le jour le plus court de l'année et fort logiquement, la nuit la plus longue. Ce jour est célèbré ou commémoré depuis des temps immémoriaux. A cette occasion les Romains adorait la déesse d'origine perse, Mythra et les celtes célèbraient le solstice d'hiver sous le nom de Alban Arthuan (ou Yule). A cette occasion les druides cueillaient du gui, plante sacrée et on brûlait une buche de chêne, ancêtre de notre buche de Noël.

   Le 21 décembre, le soleil particulièrement rasant éclaire le couloir central du tumulus de Newgrange en Irlande, à 9h17 exactement, et pendant 15 minutes. Il faut en effet réveiller les ancêtres pour qu'ils agissent en faveur d'un allongement des jours et empêchent la survenue des ténèbres complètes...

   Les gens se réfugiaient dans la méditation et l'espoir de jours meilleurs et l'hiver était vu comme une saison où les graines endormies attendent de jours meilleurs pour germer. C'est à notre époque moderne, coupée de la nature, que le solstice d'hiver est une période d'agitation mercantile ! Et on oublie de respecter le rythme de la nature...

   Alors, je vous souhaite un hiver paisible qui vous permettra de recharger les batteries pour 2012.... Je crois que l'on en aura bien besoin !

Et pour finir, une chanson douce de l'amie Enya.....