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Par Esclarmonde le 21 Décembre 2012 à 07:21
En continuation de ma roue du temps...
Nous voici dont au solstice d'hiver, qu'une tradition néo-païenne appelle Yule mais dans la tradition qui m'interesse, la celtique, on l'appelait milieu de l'hiver (Meán Geimhridh en gaélique). Les solstices étaient moins fêtés que les intersaisons (Imbolc, Beltane, Lughnasa, Samhain) mais le solstice d'hiver avait quand-même une certaine importance puisque c'était le jour où les jours croissaient enfin à nouveau.
Et les civilisations pré-celtiques avaient déjà un regard religieux sur le solstice d'hiver il y a des milliers d'années de celà. Les monuments néolithiques de Stonehenge (Angleterre) et de Newgrange (Irlande) en sont la preuve.
Le monument de Stohenhenge est aligné selon le coucher de soleil ce qui laisse augurer une solide connaissance en astronomie et en calcul de la part des constructeurs.
Inversement, l'emplacement de l'entrée du tumulus de Newgrange en Irlande est calculé pour que le lever du soleil le 21 décembre illumine tout l'intérieur de la chambre mortuaire située dans le tumulus....
Le solstice d'hiver, un signe d'espoir finalement....
Je vous souhaite à tous un très bel hiver !
Et comme demain, c'est la fin du monde parait-il, un petit salut aux habitants de Bugarach...
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Une promenade que j'ai eu la chance de faire avant les hordes de journalistes.... Une de mes plus jolies ballades de l'année.
26 commentaires -
Par Esclarmonde le 11 Novembre 2012 à 06:49
Le saviez-vous ? Le 11 novembre, jour de la commémoration de la fin de la Grande Guerre est aussi celle où il y a très longtemps, l'on croyait que l'ours entrait en hibernation et cette journée marquait l'entrée dans le temps hivernal.
Et le 11 novembre, c'est aussi le jour de la Saint-Martin, saint qui était très populaire au Moyen-Âge, d'où probablement l'incroyable nombre de communes, de hameaux ou de villages qui portent ce nom. Et parmi ces légendes, il y en a une qui le met aux prises avec un ours. L'ours ayant dévoré l'âne de son attelage, Martin pour le punir, le força a tirer sa charette à la place de l'âne et lui donna son nom. D'où probablement la coutume d'appeler les ours Martin. Coûtume qui perdure encore car ma fille a eu pour ses trois ans un ours en peluche avec ce prénom brodé sur sa salopette...
Martin (et Maximin) sur le dos d'un ours
Et voici un ours qui n'est pas vraiment en peluche...
Film magnifique mais un peu oublié, dommage !
Dans les civilisations celtes, l'ours est le symbole de la classe guerrière et donc de la royauté (arzh en breton, art en irlandais) et qui a donné le prénom d'un héros mythique : Arthur... Cette racine indo-européenne désigne également la déesse grecque Artémis mais aussi l'Arctique... Plus commun est le prénom Bernard qui vient aussi de "ours" mais du germanique. Car la vénération et l'antropomorphisme vis-à-vis de l'ours concernent de nombreuses cultures comme celle des Aïnous du Japon ou les Amérindiens.
Le roi Arthur (film "Excalibur")
l'ours était ausi un symbole sexuel et de fécondité. Une expression populaire "avoir les ours" désignait les menstrues !
Et y a t il un rapport entre cette fête de Saint-Martin et celle de l'ours avec l'Armistice, cette date est-elle une coïncidence ?
Il semblerait que non : en fait les Allemands étaient prêts à signer l'armistice bien avant le 11 novembre mais les maréchaux Foch et Joffre insistèrent pour qu'elle soit signée le 11 novembre à 11 heures. La fête de Saint-Martin devait être populaire encore à cette époque.Et c'est en effet, à l'heure et au jour que l'ours entre en hibernation que fut décidé de la fin des combats.
Martin et l'ours, 40 jours avant le solstice d'hiver nous invite à entrer dans le monde souterrain où va se tramer le retour de la fécondité de la terre.
Si ce mythe du 11 novembre vous a plu, je vous invite à découvrir ce site.
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Par Esclarmonde le 6 Novembre 2012 à 08:00
"Pour toi, je peux ouvrir mon coeur et partager mon moi le plus profond. Je peux te faire confiance pour m'accepter pour ce que je suis vraiment. Alors que nous nous éveillons à notre lumière intérieures et à la beauté, nos âmes évoluent unies en une seule".
Les celtes avaient une culture et une structure sociale élaborée. Les traditions étaient transmises par les bardes conteurs d'histoires, les druides apprenaient les secrets de l'univers dans des visions. Le savoir mystique était enseigné de maître à disciple, si bien qu'un long apprentissage était nécessaire pour devenir druide.
Les Celtes croyaient à la réincarnation et à la continuité de l'âme. Pour eux les Anam Cara (ange ou âme amie) faisaient partie de la vie quotidienne. Les anges celtes sont des êtres spirituels qui s'intéressent particulièrement aux humains, surtout à ceux qui ont atteint la conscience spirituelle ou sont en train de développer leur spiritualité. Ces anges servent de gardien ou de compagnon. Les anges sont en constant contact avec la force divine très similaire au Bodhisattvas du bouddhisme.
Méditer dans des endroits naturels tel que les bosquets d'arbre, les bois, les cascades ou les lacs donnent une chance de rencontrer un Anam Cara car ils abondent dans ces lieux....
Dans les traditions spirituelles celtiques, on croit que l'âme forme un halo autour du corps, on peut ausi parler d'aura. Lorsque on se connecte avec une autre personne et devenons complètement ouvert et confiant avec cette personne, nos deux âmes commencent à évoluer ensemble. Lorsqu'un lien si fort se forme, on dit qu'on a trouvé son Anam Cara ou ami spirituel (Soul friend).
Votre Anam Cara vous accepte toujours comme vous êtes vraiment, vous élevant dans la beauté et la lumière. Ce qui n'est pas toujours facile à réaliser. Les Celtes croyaient que former une amitié Anam Cara vous aidait à éveiller la conscience de votre vraie nature.
Selon John O'Donahue, un poète, philosophe et prêtre catholique irlandais : "vous vous joignez dans une union éternelle et ancienne avec l'humanité qui brise les barrières du temps et des conventions. Lorsque vous étes bénis par un Anam Cara, les Irlandais croient que vous êtes arrivés au plus sacré des endroits : chez vous.
Alors je vous souhaite à tous de trouver votre Anam Cara !
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Par Esclarmonde le 4 Novembre 2012 à 07:50
La Banshee est une très inquiétante créature féérique du monde invisible qui se lamente avec des cris déchirants tenant du hurlement de loup, de cris d'enfants abandonnés ou de femme en train d'acoucher. Celui qui l'entent sait qu'un malheur ou même la mort l'attend dans un futur proche...
Personnage de la mythologie celtique, la banshee "Bean Si" en irlandais) est à l'origine une messagère des Tuatha Dé Danann (les gens de la déésse Dana) les mythiques Dieux conquérants de l'Irlande. D'ailleurs, on l'associe souvent avec Morrigan, déesse guerrière et annonciatrice du destin...
Cette sinistre cassandre est connue dans tout le monde celtique, en Ecosse sous le nom de Bean Sídh", elle prend le nom de Gwrach-y-Rhibyn au Pays de Galles et a l'apparence d'une vieille sorcière....
représentation d'une gwrach-y-Rhibyn, c'est vrai qu'on a pas envie de la croiser sur notre chemin !!
En Bretagne, ce sont les lavandières de nuit qui sont chargées de piéger celui qui s'aventurent les nuits de pleine lune.... Selon Wikipédia, ces sinistres femmes qui adorent officier la nuit de la Toussaint, sont aussi présentent dans d'autres régions dont le Limouxin (secteur de Limoux dans l'Aude, décidemment une région de mystères...) et l'infortuné qui cherche à les aider à leur demande, peut se retrouver les membres brisés...
vidéo sur les lavandières bretonnes ... agréable et pas sinistre
Ces légendes et ses croyances survivent de nos jours un peu partout, telle la croyance aux dames blanches qui vont de l'autostop la nuit et disparaissent sitôt montées dans un véhicule et seraient des fantômes de personnes décédées dans un accident....
Vous allez me dire "Esclarmonde veut nous démonter le moral avec ses histoires sinistres et effrayantes !" alors la prochaine fois, je parlerai plutôt d'annonciateurs de bonnes nouvelles....!
Cette parenthèse au coeur des légendes devrait finir vers le 11 novembre...
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Par Esclarmonde le 1 Novembre 2012 à 09:27
Le calendrier celtique est divisé en deux parties principales : l'été et l'hiver. La célébration de Samhain marquait le début de l'année et l'entrée dans l'hiver, appellée également saison sombre. Inversement, la fête de Beltaine marquait l'entrée dans l'été le 1er mai. Samhain (prononcer : "sa-ouine) était l'occasion de grandes réjouissances qui duraient plusieurs jours. Ces quelques jours étaient considérés comme à part, ne faisaient pas partie du calendrier : ils étaient hors du temps.
les festivités duraient une semaine : le jour de Samhain proprement dit, les trois jours qui précédaient et les trois jours suivants. Celui qui ne participait pas à ce rituel risquait la folie ou la mort, vous savez maintenant ce qu'il vous reste à faire, Il n'est pas encore trop tard !
Pendant cette période où le temps semblait suspendu, un temps était consacré aux offrandes aux âmes des défunts et un autre à des festivités arrosées d'hydromel et de bière, supposés être les boissons de l'immortalité !
Il était coûtume de sacrifier un animal, le plus souvent un cochon... Tout cela rappelle les banquets d'Astérix... Car bien entendu, cette fête était également célèbrée en Gaule sous le nom de Samonios.
Le feu tenait une place importante pour l'entrée dans la saison sombre. Le soleil déclinant donnait de l'angoisse et on craignait qu'il ne disparaisse pour de bon. On peut imaginer que dans ce monde proche de la nature, sans éclairage électrique et avec des moyens de chauffage rustique, l'entrée dans l'hiver pouvait être anxiogène... Le risque de manquer de nourriture et d'attraper des maladies était plus grand.
Pour Samhain, on allumait donc des grands feux pour contrer la luminosité naturelle défaillante. En Irlande, cette tradition perdure toujours : le soir d'Halloween, on allume des feux et on tire aussi des feux d'artifice.
Cette tradition très populaire a survécu longtemps à l'arrivée du Christianisme. Au VIIIe siècle, le pape Grégoire III "invente" la fête de la Toussaint et en 830, Grégoire IV décide qu'elle serait célèbrée le 1er novembre dans le monde entier.....
En Irlande, en Ecosse et au Pays-de-Galles où les traditions celtiques sont restées très fortes malgré la christianisation, une sorte de compromis se fait : le 1er et le 2 novembre, fêtes de tous les saints puis des défunts se retrouvent précédés le 31 octobre par Halloween, qui est la contraction de "All Hallow's Eve" (la veille du jour de tous les saints). Un bon compromis entre paganisme et christianisme qui semble être la marque de fabrique du christianisme en pays celtiques...
Encore aujourd'hui, je l'ai vu sur certains sites en anglais, certains associe Halloween avec du satanisme. Il semblerait que ce soit certaines églises américaines (évangéliques) surtout qui aient ce sentiment assez moyenâgeux.
Il est vrai que l'outrance de certains costumes du à notre société de consommation n'arrange pas les choses mais il semblerait selon moi, qu'au delà de l'aspect commercial d'Halloween, les gens ont peut-être besoin d'un vrai rituel pour se confronter à l'idée de la mort qui est, selon moi, trop occultée et hygiénisée dans notre société actuelle. Or, on dirait que plus la mort est cachée et plus on néglige du symbolisme et de la spiritualité face à ce fait, plus elle inspire de la peur et de l'effroi....
je viens de finir ces quelques lignes pour ensuite tomber sur cet article qui dit (en mieux) la même chose que moi !...
Et un rêve plus qu'étrange que j'ai fait il y a exactement un an..... (ici)
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