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Errance sans fin
Pour aujourd'hui, je fais "remonter" une longue poésie que j'avais publié en mars dernier, j'espère que la lecture vous en sera agréable, c'est un des premiers poèmes que j'ai écrit.
Au pays des terres enchantées où tu avais osé t'aventurer,
Tu a vu passer un chevalier venu d'un lointain passé,
De la contrée du rêve, de l'improbable et du hasard.
Tu as vu de la magie quand tu as croisé son regard.
Ton âme s'est retrouvée piégée dans un océan de paradoxe,
Il s'est levé dans ton coeur une tempête d'équinoxe,
Ce coeur jusque là flêtri, s'est abreuvé à cette enivrante folie,
Que le prince t'offrit dans un calice d'émeraude et de rubis.
Tu voulais qu'il t'emmène dans une vallée perdue
Où offcie encore les banshees, les druides et les devins,
Pour s'abreuver éternellement à un nectar divin
Et savourer dans son jardin tous les fruits défendus
Tu voulais goûter à tous ces délectables poisons
Mais l'oracle du raisonnable a sonné du clairon
Et t'as orienté soudain dans un si rectiligne chemin,
Que tu es repartie pour une errance sans fin
Ton coeur et ton âme ont été frappés d'amnésie,
Mis à exécution par le grand prêtre de la raison.
Ta survie en dépendait, ta raison s'échappait à l'infini,
Tu ouvris ton grimoire et barras à l'encre de la soumission :
La beauté, la magie, l'audace, la grâce, l'exaltation,
Mais aussi le drame, la tragédie, la cruauté, le malheur.
Vertige de la passion, recherche du bonheur,
Magie du hasard, féérie de l'émotion.
Et ce vertige que tu as ressenti lorsque tu l'as vu, cette force venue d'ailleurs.
Quand il est passé à côté de toi et qu'il t'a regardé un bref instant.
Cela faisait quelques jours que les forces de la vie remontaient dans ton coeur,
Malgré la pusillanimité qui ne te quittait pas vraiment.
Malgré le fait que tu étais pieds et poings liés, formatée, chaperonnée.
Tu as entrevu un monde où vivent les rebelles et les sauvages,
Des guerriers cherchant éperdument l'absolu et la liberté,
La violence et la folie, la vie et l'amour, la passion et le voyage.
Tout cela est d'une beauté étrange, violente et sacrée.
Mais toi, ce qu'il te faut, c'est du médiocre, de l'à-peu-près,
Du prêt-à-penser stérilisé, mis en boîte ou en sachet.
Vendu comme ultime rêve dans les supermarchés
Tu recherche l'improbable, l'inattendu, l'imprévisible, l'héroïque,
Ce qui est au fond de ton âme, ces pulsions archaïques,
Ce désir venu du fond des âges, cette tempête qui arrache les coeurs,
Mais la fée de la bienséance a choisi de te faire peur.
Tu as finalement embarqué sur le bateau de la raison,
Celui qui devait te ramener au pays des tièdes et des bien-mis.
Il a erré des siècles sur les eaux troubles de la dénégation.
Un jour, il a échoué au pied d'un château hanté par d'étranges esprits.
Ils t'attendaient et te cherchaient depuis une éternité
Tu avais fui ce voyage auquel tu avais aspiré
Et ils t'ont présenté celui que tu croyais avoir renié,
Celui que tu croyais parti vers un monde oublié.
Il était là de nouveau et tout semblait possible :
Une course éperdue vers un royaume inaccessible,
la recherche désespérée d'un trésor bien caché,
Mais le temps a fait son oeuvre car des siècles ont passé.
Il est trop tard pour lui, il est trop tard pour toi,
Le temps de l'innocence file entre vos doigts,
Lui et toi errez à jamais dans un labyrinthe insensé,
où les fils tissés par Ariane ont tous été coupés.
Esclarmonde, mars 2011
Tags : coeur, hasard, improbabilité, chemin, errance, magie, folie, voyage, temps
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Commentaires
Ce beau poème criant d'amertume et de regrets, me touche. Avec d'autres mots, j'aurais pu exprimer la même chose. Mais Ariane a coupé tous les fils...même ceux de l'inspiration.
A bientôt
Louv'
4Jonas D.Mardi 3 Janvier 2012 à 10:10Texte ancien et dense, où la quête, l'aventure et le très fond de soi surgit ! Il a le goût salé des larmes et du vent du large ! Ton inspiration prend le temps des parfums de cette nouvelle année, je sais que bientôt nous en profiterons de nouveau... Bises.
Jonas
Ton poème sublime me touche, me parle, et je partage ces mots et ces images sorties de ton coeur blessé ...
Merci Esclarmonde, bisous, Plume .
coeur blessé qui parle... très émouvant, je partage ton émoi Esclarmonde
il ne faut jaais céder aux belles paroles et pourtant .... l'amour .... cet improbable amour.. nous entraîne bien souvent dans des voies de garage..
écris plus souvent c'est superbe ces envolées..; je t'embrasse et bonne fin d ejournée
joelle
J'adore ton poème. il colle tellement bien à une réalité que j'ai vécu.
La photo qui l'illustre ressemble à la "sky road" près de Clifden dans le Connemara.
Bisous
@ Dan, merci ! Je publie justement un autre texte demain !
@ Nina, de tels compliments de ta part me touchent beaucoup.
@ Louv', pourtant j'ai bien aimé les textes que tu as publié depuis que je te lis, ce n'est pas le même univers que moi mais ça me touche aussi
@ Jonas, ce serait vraiment bien si tu avais raison !
@ Plume, il est vrai qu'on a tous un amour regretté je pense...
@ Joëlle, peu de belles paroles en fait dans cette affaire et pourtant ! Sinon je publie un autre texte demain
@ Saoirse, le pire c'est que je l'ai prise cette Sky Road et je me demande comment j'ai fait pour oublier un tel paysage !
des grosses différences et aussi des points communs avec ton vécu, j'en suis sure...
Bises à tous
et bonne soirée
Esclarmonde
Un bien joli poème et j'aime cette façon d'écrire sur l'amour avec ces envolés épiques
Douce journée ESCLARMONDE
bisous
timilo
Ne sommes-nous pas tous ainsi déchirés entre ces deux pôles, celui de la raison et celui de "l'inaccessible étoile" ? Le beau rêve intérieur est là, au fond de nous quelque part de manière diffuse, mais il y a le quotidien qui nous met sans arrêt face à l'urgence. Et le temps passe...
J'aime beaucoup ce poème. Il témoigne d'une vérité profonde. Bises. Alain
@ Timilo, merci, tes poèmes sur l'amour sont plein de romantisme aussi, passe une très belle journée.
@ Alain, ce que tu dis reflête bien ce que j'ai voulu exprimer entre autre, bravo à toi !
Bises
Esclarmonde
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On se demande bien pourquoi tu n'écris pas plus souvent. Amitiés dan