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      Aujourd'hui, pas d'obligation professionnelle, administrative ou autres. Les enfants ont pu être confiés à leurs grands-parents et nous voilà, mon compagnon et moi, sur les routes de Haute-Provence. Nous avons choisi de revoir le sud du département où nous avons vécu pendant sept ans.

       Nous ne sommes pas passés par le village où nous avons vécu car il nous rappelle trop de mauvais souvenirs. Par contre, à peu de distance de celui-ci, il y avait des endroits que je chérissais beaucoup et où je n'étais pas retourné depuis un an et demi.

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       Saint-Jurs est un petit village situé sur le rebord du Plateau de Valensole et sur les premiers contreforts des Préalpes de Digne (le plus haut sommet, le Montdenier culmine à 1750 mètres d'altitude). J'allais souvent faire des promenades et des pique-nique dans les environs de ce village aux paysages variés : plateaux de grandes cultures, vallées boisées, montagnes aux versants secs couverts de pins et aux versant frais couverts de hêtres (apaisants et rafraîchissants en plein été !), on y trouve un vaste choix de promenades, presque partout dans des lieux désertifiés parfois parsemées de ruines de fermes abandonnées.

       Enfin, au col Saint-Jurs, à 1318 mètres, on y emmenait en hiver nos enfants découvrir la neige, rare dans le village où nous vivions... J'espère y retourner plus longuement pour prendre d'autres photos...

     

       Nous nous sommes ensuite rendus au minuscule village de Saint-Jeannet, situé dans une petite vallée, nous affectionnions cette endroit à cause simplement de son calme car le village où nous vivions était souvent bien agité surtout en été ! Saint Jeannet est construit en galets, fort probablement pris dans le lit de la rivière qui y coule en contrebas. Néanmoins, je n y avais pas trouvé de monuments particulier (à part l'église) jusqu'à aujourd'hui :

     

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      Ce pauvre vieux mur n'a rien d'extraordinaire mais il m'a quand-même attiré l'oeil car je me suis demandé comment il pouvait tenir encore debout. J'ai été surtout intriguée par la pierre ronde juchée au sommet, elle est dans un équilibre précaire et on a l'impression qu'un moindre coup de vent va la faire tomber incessamment sous peu !

       Tout près de là, je suis tombée sur ce vieil oratoire que je n'avais pas remarqué lors de mes précédentes promenades :

     

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       Ce petit monument bien rustique (je trouve qu'il ressemble à un menhir creusé) campe le long de la départementale qui remonte toute la vallée de Saint-Jeannet.

        Malgré le temps, beau et chaud, je n'ai pas pris de photos de paysages. En effet, les horizons étaient rendus troubles à cause d'une fine brume, dommage car si je n'affectionne pas plus que ça le plateau de Valensole, les horizons y sont néanmoins exceptionnels. Ce sera pour une prochaine fois !




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    Les "refuges d'art" sont un ensemble d'oeuvres de l'artiste Andy Goldsworthy, anglais résidant en Ecosse mais venant régulièrement en Haute-provence où il a travaillé à la restauration de vieilles bergeries. Autour de Digne, ces oeuvres sont parsemés dans la campagne et vous les rencontrez au détour d'un chemin : cairns, serpents de terre et de pierres.... L'un de ses serpents est exposé au musée Gassendi à Digne. J'ai été séduite par son travail car il n'a rien de prétentieux et de clinquant et se fond agréablement dans le paysage... J'ai une tendresse particulière pour son cairn en forme d'oeuf construit dans les clues de Barles, sur la route de Digne à Barles que je prend très fréquemment :


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    photo : Esclarmonde


    Le paysage est grandiose autour, et mérite un article à lui tout seul ! Et ce genre d'oeuvre minimaliste et utilisant des matériaux naturels est à mille lieux des "oeuvres" bling-bling qui polluent actuellement l'art comtemporain.

    Une forme récurrente dans l'oeuvre de Goldsworthy est celle du serpent, serpent de terre qui évoque le cours tortueux des rivières haut-provençales, une très belle est exposée au musée Gassendi mais je n'ai malheureusement pas de photos. Un autre serpent est abrité dans une cabane restauré du Vieil Esclangon...

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    photo : Elo

     

    Autre lieu, une cabane de berger restaurée sur le chemin de la chapelle de Saint-Pancrace près de Digne :

     

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    photos : Elo

     

    Je ne les ai pas encore vu toutes les réalisations de Goldsworthy mais je ne manquerai pas de les mettre sur mon blog lorsque je les découvrirai.

    au autre lien

     


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    Au pays des terres enchantées où tu avais osé t'aventurer, 

    Tu a vu passer un chevalier venu d'un lointain passé, 

    De la contrée du rêve, de l'improbable et du hasard. 

    Tu as vu de la magie quand tu as croisé son regard. 


    Ton âme s'est retrouvée piégée dans un océan de paradoxe, 

    Il s'est levé dans ton coeur une tempête d'équinoxe, 

    Ce coeur  jusque là flétri, s'est abreuvé à cette enivrante folie, 

    Que le prince t'offrit dans un calice d'émeraude et de rubis. 


    Tu voulais qu'il t'emmène dans une vallée perdue, 

    Où officie encore les banshees, les druides et les devins, 

    Pour s'abreuver éternellement à un nectar divin 

    Et savourer dans son jardin tous les fruits défendus 


    Tu voulais goûter à tous ces délectables poisons 

    Mais l'oracle du raisonnable a sonné du clairon 

    Et t'as orienté soudain dans un si rectiligne chemin, 

    Que tu es repartie pour une errance sans fn 


    Ton coeur et ton âme ont été frappés d'amnésie, 

    Mis à exécution par le grand prêtre de la raison. 

    Ta survie en dépendait, ta raison s'échappait à l'infini, 

    Tu ouvris ton grimoire et barras à l'encre de la soumission : 


    La beauté, la magie, l'audace, la grâce, l'exaltation, 

    Mais aussi le drame, la tragédie, la cruauté, le malheur. 

    Vertige de la passion, recherche du bonheur, 

    Magie du hasard, féérie de l'émotion. 


    Et ce vertige que tu as ressenti lorsque tu l'as vu, cette force venue d'ailleurs. 

    Quand il est passé à côté de toi et qu'il t'a regardé un bref instant. 

    Cela faisait quelques jours que les forces de la vie remontaient dans ton coeur, 

    Malgré la pusillanimité qui ne te quittait pas vraiment. 


    Malgré le fait que tu étais pieds et poings liés, formatée, chaperonnée. 

    Tu as entrevu un monde où vivent les rebelles et les sauvages,

    Des guerriers cherchant éperdument l'absolu et la liberté, 

    La violence et la folie, la vie et l'amour, la passion et le voyage. 


    Tout cela est d'une beauté étrange, violente et sacrée. 

    Mais toi, ce qu'il te faut, c'est du médiocre, de l'à-peu-près, 

    Du prêt-à-penser stérilisé, mis en boîte ou en sachet. 

    Vendu comme ultime rêve dans les supermarchés 


    Tu recherche l'improbable, l'inattendu, l'imprévisible, l'héroïque, 

    Ce qui est au fond de ton âme, ces pulsions archaïques, 

    Ce désir venu du fond des âges, cette tempête qui arrache les coeurs, 

    Mais la fée de la bienséance a choisi de te faire peur. 


    Tu as finalement embarqué sur le bateau de la raison, 

    Celui qui devait te ramener au pays des tièdes et des bien-mis. 

    Il a erré des siècles sur les eaux troubles de la dénégation. 

    Un jour, il a échoué au pied d'un château hanté par d'étranges esprits. 

     

    Ils t'attendaient et te cherchaient depuis une éternité 

    Tu avais fui ce voyage auquel tu avais aspiré 

    Et ils t'ont présenté celui que tu croyais avoir renié, 

    Celui que tu croyais parti vers un monde oublié. 


    Il était là de nouveau et tout semblait possible : 

    Une course éperdue vers un royaume inaccessible, 

    la recherche désespérée d'un trésor bien caché, 

    Mais le temps a fait son oeuvre car des siècles ont passé. 


    Il est trop tard pour lui, il est trop tard pour toi, 

    Le temps de l'innocence file entre vos doigts, 

    Lui et toi errez à jamais dans un labyrinthe insensé, 

    où les fils tissés par Ariane ont tous été coupés.

     

     

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    Esclarmonde - avril 2011


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    Citation du jour :

    " Essayer. Rater. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux."

    (Samuel Beckett)

     

    Et voici une revisite de cette citation qui est une de mes préférées, par les Shadoks :

     

    shadoks-plus-rate-plus-chances-marche

     

    Bonne soirée et bonne fin de week-end à tous !


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  • "Cette destinée est mystérieuse pour nous car nous ne comprenons pas pourquoi les bisons sont tous massacrés, les chevaux sauvages domestiqués, les lieux secrets de la forêt lourds de l'odeur de tant d'hommes, et la vue des belles collines souillées par les fils de fer qui parlent. Où sont les fourrés  profonds ? Disparus. Où est l'aigle ? Disparu. C'est la fin de la vie et le commencement de la survivance."

     

    Déclaration du chef indien Seattle au Président des Etats-Unis (1894)

     

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    Photo : Esclarmonde


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