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    Pour le 56e salon d'écriture du Partage des mots, Andrée nous propose quelque chose d'un peu ardu mais passionnant : nous immiscer dans le poème de Paul Verlaine, "le ciel est par dessus le toi",  ne conserver que le dernier mot de chaque vers et de compléter ce qui pourrait précéder.

     

     

    Voici l'original tout d'abord :

     

     

    "Le ciel est par-dessus le toit,

    Si bleu, si calme !

    Un arbre par-dessus le toit berce sa palme.

    La cloche dans le ciel qu'on voit, doucement tinte.

     

    Un oiseau sur l'arbre qu'on voit

    Chante sa plainte.

    Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, simple et tranquille.

    Cette paisible rumeur-là

    Vient dans la ville.

     

    - Qu'as-tu fait, ô toi que voilà

    Pleurant sans cesse

    Dis, qu'as-tu fait, toit que voilà,

    De ta jeunesse ?"

     

    Paul Verlaine

     

     

     

       Quant à moi, bien plus modestement (j'ai lu la belle version de Verlaine après avoir composé mon propre poème de peur de me sentir trop intimidée par la beauté de ces vers, j'ai eu raison !), voici ma création :

     

     

     

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    Chambre sous le toit :

     

    Chambre câline sous le toit

    Bonheur absolu sous mon toit
    L'harmonie, la tendresse et le calme
    Amour tendre sous mon toit
    D'or ce beau film aura la palme

    Personne d'autre nous voit
    Seul le carillon des fées tinte
    Personne sauf le vent nous voit
    De la forêt aucune plainte

    Nous resterons toujours
    Dans ma chambre tranquille
    Nous séjournerons longuement
    Très loin de la bruyante ville

    Le tendre amour que voilà
    Renouvelé sans cesse
    le bel amour que voilà
    Pour nous l'éternelle jeunesse

     

     

    Esclarmonde, le 24/10/2011

     

     

     

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    C'est souvent que les gens

    Gourmands et carnivores

    Me proposent aux repas

    De la viande écarlate

     

    Ils sont aussi souvent

    allergiques aux herbivores

    Et oublie comme plats

    Tomates, poivrons et patates

     

    Ils me louent innocents

    Les vertus du steak tartare

    Un oeuf cru tout gluant

    Dans ce plat très barbare

     

    Et moi qui suis ma fois 

    allergique à tout cela

    J'arrive à mordre dedans

    Qu'avec force condiments

     

    Ils constatent avec horreur

    Que j'ajoute mayonnaise

    De la sauce worcester 

    Ou une sauce béarnaise

     

    Pour me faire supporter

    Ce goût d'hémoglobine

    Je suis bien obligée

    D'ajouter en sourdine

     

    Quelque chose de sucré,

    D'aimable et de parfumé

    Pour noyer ce qui cloche

    Dans le goût de la bidoche.

     

    Ils me traitent d'extravagante :

    "Ceci est un pèché !

    Une viande bien saignante

    Se mange sans rien ajouter !"

     

    Les ayatollahs de la barbaque

    M'ont toujours mis patraque

    Moi qui mange des saucisses

    Cuites jusqu'à ce qu'elles roussissent

     

    Ou alors très anglaise

    Ou peut-être irlandaise,

    Je prépare soulagée

    Une viande mijotée

     

    Une goulash, un ragoût

    Ou un bon Irish stew

    Un excellent cassoulet

    Ou une bonne potée.

     

    Cuite jusqu'à tantôt

    Dans un jus délicieux

    Avec patates ou haricots

    Un moment savoureux


     

     cassoulet

     

     

     Esclarmonde le 11/10/2011

     


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  •   C'est mardi et c'est le jour où je publie ma p'tite création pour le forum du Partage des mots. Cette semaine, c'est le 54ème salon d'écriture et Andrée nous a proposé les consignes suivantes : d'être une feuille entre les mains de quelqu'un sans utiliser les mots feuille, main, écrire et toucher.


    bookofkells-halfuncial

     

     

    Vieille page parcheminée

    Je retrouve mon aspect d'antan

    Lorsque des doigts veloutés

    Viennent me caresser

     

    Un magicien hibernien

    A cueilli dans la forêt

    Des plantes ensorcelées

    Pour faire l'encre des fées

     

    Tracées sur le fin velin

    Les lettres enluminées

    Sont caresses langoureuses

    Sur ce papier bien lissé

     

    Les lettres amoureuses

    Du sorcier polyglotte

    Sont tracées avec tendresse

    Avec l'encre enchanteresse

     

    les paroles caressantes

    Posées comme un antidote

    Sur un papyrus assoiffé

    Que l'encre vient étancher.

     

    Et le scribe appose enfin

    Sa troublante signature biffée

    Une enluminure flamboyante

    Que le temps ne pourra effacer

     

    Il enroule avec langueur

    Ce palimpseste revigoré

    Au message longtemps effacé

    Et de nouveau ravivé.

     

    Et maintenant enrubanné

    Ce message porté par la ferveur

    Voit son éloquence aimante

    Voguer vers l'élu de son coeur

     

     

     

     

    book of kells

     

     

    Ces pages sont du Livre de Kells, qui date du IXe siècle et est exposé au Musée National de Dublin. Il est considéré comme l'un des joyaux du patrimoine irlandais mais aussi européen.

     


     


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  •    Pour ce 53ème salon d'écriture du forum "Partage des mots", Andrée nous a proposé de nous inspirer du mot "son". Je me suis amusé avec les trois lettres d'un mot petit, certes, mais au sens très fort....

     

     

     

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    Tu m'as donné un jour le grand frisSON

    Toi, séduisant faydit* de CarcasSONne

    Tu m'as joliment siffloté cette chanSON

    Plus mélodieuse que celle du pinSON

    Moi qui n'attendais plus perSONne

     

    J'ai fait une étrange moisSON

    Une récolte de petits poisSONs

    Une dégustation de calisSONs

    Douce folie, moment polisSON

     

    C'est désormais la mélopée de mon EricsSON

    Une chanSON nommée "Mrs RobinSON"....

     

     

    * un faydit était un seigneur ou un chevalier languedocien qui s'étaient retrouvés dépossédes de leurs terres et de leurs fiefs à la suite de la croisade contre le catharisme.

     



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  •   Pour le 51ème salon du Partage des Mots, Andrée nous a proposé le titre d'un roman d'Anna Gavalda : "Ensemble, c'est tout.'

     

     

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    A Foix (Ariège), octobre 2010

     

     

    Réunification 

     


    Campés chacun dans notre coin 

    Comme des cerbères 

    A l'entrée barricadée

     De nos communautés, 

    A l'orée de nos identités 

    Forgées par l'insécurité. 


    Hommes contre femmes, 

    Jeunes contre vieux, 

    Homos contre hétéros, 

    Cathos contre athées, 

    Musulmans contre laïcards, 

    De quoi faire de belles bagarres. 


    Je lis sur internet,

    cette merveilleuse invention, 

    Que l'Italien est mafieux 

    Le Grec dispendieux, 

    Le Français arrogant, 

    Et l'Allemand conquérant. 


    Sans compter que le Rom, 

    le Tchétchène et le marocain, 

    le Malien et l'Afghan 

    Font office de gros méchants. 

    Dans l'agora médiatique, 

    On s'insulte élégamment. 


    En voyant nos aboiements, 

    Nous roquets montrant nos crocs, 

    C'est le pouvoir de l'argent 

    Qui rit de nos divisions 

    Ce sont nos gouvernants 

    Qui sont les grands gagnants ! 


    Et moi, je rêve le soir venu 

    Qu'avec toi mon bel inconnu, 

    De moi, plus jamais séparé, 

    Nous descendrons dans la rue, 

    Avec le peuple revigoré 

    Crier en choeur, tous réunifiés : 


    «ENSEMBLE C'EST TOUT ! »

     

     

     

     

    g19 25590101

     

    A Paris, octobre 2010

     



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