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    Ce matin j'entendais

    A la radio

    Le Prix Nobel d'Economie

    Attribué à un français.

    D'ordinaire je n'y prête guère attention,

    Mais là j'ai appris 

    Que le primé en question 

    Enseigne à Toulouse,

    Et que l'école où il officie

    S'appelle Toulouse School of Economics.

    Un peu surprenant dans la ville

    Symbole de l'Occitanie,

    Où le français y est chantant

    Et bien présent,

    Même si en Gascogne

    Se sont installés beaucoup de Britanniques.

    Et d'ailleurs,

    Les Britanniques en question

    Entendent ceci :

    To Lose School of Economics

    Autrement dit

    Perdre école d'économie,

    Mais perdre c'est embêtant

    Dans un monde 

    Où il faut gagner pour exister

    Pour être reconnu...

     

    Le professeur primé

    Se nomme opportunément

    Jean Tirole.

    Gentil role ?

    Pas vraiment :

    Sous sa houlette on y apprend

    Comment faire gagner les possédants,

    Autrement dit les gagnants,

    les winners pour être dans le vent,

    Et faire perdre les manants,

    Autrement dit les perdants,

    Les losers pour être dans le bon sens du vent

    Qui n'est assurément pas le vent d'Autan...

     

    Des théories en binôme :

    Perdre, gagner,

    Autrefois dit l'enfer, le paradis,

    Pêcheurs et saints.

    Et sur leurs chaires,

    Les nouveaux prédicateurs

    Annoncent des lendemains qui chantent

    A ceux qui ont le portefeuille bien garni,

    Et comment dépouiller le compte en banque

    De ceux qui ne sont pas dégourdis,

    Les losers, autrement dit :

    Les feignants

    Les rêveurs

    Les chômeurs

    Les indigents

    Les étourdis

    Les insoumis

    Les indécis...

     

    Et en son temps, le Petit Taureau

    Avait bien chanté opportunément

    Toulouse to win...

     

     

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  • "Et  puis qu'était cette chose, ou cette non-chose, que les gens appelaient chamanisme ? Cette chose qui défiait toute explication rationnelle, que la logique ne pouvait ni justifier, ni défendre ? Etait-ce un fantasme ? Est-ce que faire ce voyage, ce n'était pas céder à un fantasme ? Ca définit assurément tout mon conditionnement d'occidental, et pourtant j'étais là. Et pourquoi, me demandais-je alors que la camionnette descendait en brinquebalant le sentier forestier abrupt, pourquoi est-ce que nous occidentaux, nous vouons un tel culte à la rationalité, pourquoi lui appliquons-nous, ainsi qu'à la science, la même approche fondamentaliste et obsessionnelle qu'autrefois à la religion ? Tout ce qu'on ne peut  expliquer rationnellement est rejeté comme une hérésie. Pourtant une grande part de nos vies est gouvernée par des choses que nous ne pouvons espérer quantifier en terme rationnels ou scientifiques ? Prenez l'amour par exemple. Tout le monde en fait l'expérience, en a soif, en a besoin pour sa propre survie, sait qu'il existe. Mais personne peut l'expliquer, l'analyser en termes physiques ou chimiques."

    Extrait du récit "l'enfant cheval" de Rupert Isaacson

     

     l'affiche du fllm en anglais

     

       Décidément, Esclarmonde, ne sort plus du "lointain Est" ces derniers temps, car après les Tchouktches de sibérie, la voilà entraîné dans un voyage en Mongolie. Mais pas d'un voyage bien calibré pour les touristes en mal d'authenticité. Il s'agit ici du récit d'une quête, d'une sorte de pèlerinage à la recherche d'une guérison, celle de Rowan, enfant autiste. Une découverte qui m'a été rendue possible par un livre prêtée par une amie...

       En 2004, Rowan, qui souffre d'un retard de langage et de crises à répétition est diagnostiqué autiste, une forme rare et sévère. Passé le choc, ses parents cherchent désespérément les meilleurs soins pour leur fils.

       Après l'essai de plusieurs méthodes qui s'avèrent peu efficaces, Rupert, le père de Rowan, remarque que la jument de leur voisin, Betsie, a des effets bénéfiques sur l'enfant. De plus, Rupert a eu des liens avec des membres du peuple des Bushmen en Namibie, un peuple qui pratique le chamanisme.

       C'est ainsi que Rupert et sa femme Kristin ont l'idée folle d'emmener leur fils au fin fond de la Mongolie à la rencontre des chamanes de ce pays avec l'espoir d'une guérison... Il emmène avec lui un ami qui filme tout le voyage et dont les images ramenées de ce pays feront l'objet d'un film.

     

     Rowan et ses parents

     

    Les folies sont les seules choses que l'on regrette jamais avait dit Oscar Wilde... Et ce voyage, compliqué à mettre en place a lieu alors que Rowan a cinq ans et demi. Malgré son contact complice avec la jument Betsie, Rowan n'a guère fait de progrès, il est régulièrement submergé par des phases de panique, dues à une hypersensibilité aux sensations extérieures. De plus, il n'est toujours pas propre et est incapable de se mettre en relation avec d'autres enfants.

       D'ailleurs, au début du livre, j'ai suivi le coeur serré le parcours de cet enfant et de ses parents, où l'espoir est souvent submergé par le découragement car après quelques progrès, Rowan régresse à nouveau.... Etant moi-même mère d'un enfant atteint également autiste (néanmoins à un degré bien moindre), j'ai moi-même vécu peu ou prou leur parcours angoissant. 

     

     

       Le voyage en Mongolie, pays que l'on sent superbe et encore préservé, m'a beaucoup questionné, déjà sur les pratiques chamaniques faites des rituels qui seraient taxés de superstitions chez nous, s'avèrent d'une efficacité impressionnantes... Mais l'amour inconditionnel des parents de Rowan, la présence des chevaux et la nature ont certainement contribué à la guérison de l'enfant.

       Une telle approche serait-elle possible dans nos pays ? Pour les parents de Rowan, britanniques résidant au Texas, la réponse est non : nos sociétés sont devenues trop matérialistes pour cela... Peut-être que d'avantage d'esprit et de coeur dans nos sociétés, serait déjà un grand pas sans oublier l'osmose avec la nature et les animaux, tout en essayant de ne pas "singer" des cultures autres...

       Et plus globalement, une redécouverte de ces valeurs simples feraient beaucoup de bien à nos sociétés... A noter que les chamans mongols estiment que l'autisme est une maladie occidentale. Non seulement, parce que la pollution serait responsables de l'augmentation de cas d'autisme mais aussi parce que nous avons perdu contact avec les esprits et les choses essentielles... Et pour les mongols qui vivent toujours de manière traditionnelle, les autistes et plus globalement les gens "bizarres" sont ceux qui sont les plus en contact avec les esprits. D'ailleurs, un chaman que rencontre Rowan a prédit que cet enfant serait chaman un jour... Car en fait de guérison, Rowan acquiert la capacité de vivre sereinement sans ces crises qui l'handicapaient tant mais reste un être très singulier à la grande fierté de ses parents.

     

    Rowan et son père lors d'un rite chamanique...

    Un livre dépaysant, émouvant et porteur d'espoir, voir ici 

    A la suite de ce voyage, Rupert Isaacson a fondé un centre d'équithérapie au Texas et parcourt le monde pour faire la promotion de cette méthode (mon fils l'a pratiqué quelques années)

     

     

     

       Et la bande-annonce du film (mais je ne l'ai trouvé qu'en anglais) mais on peut y apprécier les paysages extraordinaires de la Mongolie.

     

     

     

     

     

     


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